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L’empreinte numérique des salariés en France

Green IT et ses partenaires, dont WWF France, ont réalisé une étude, le Benchmark Numérique Responsable 2017, où ils quantifient l’empreinte environnementale d’un salarié devant son ordinateur, dans 8 entreprises privées ou publiques en France. Et le bilan est lourd, même si les entreprises choisies sont partenaires de Green IT, l’étude rappelle que de bonnes pratiques existent, souvent simples à mettre en place, et que si certaines sont régulièrement réalisées, d’autres sont un peu délaissées.
empreinte numérique d'un salarié
Le panel de 8 entreprises (Compagnie Nationale du Rhône – CNR ; Engie ; Informatique CDC – iCDC ; Groupe La Poste ; Pôle emploi ; RTE ; Solocal ; SNCF, toutes membres du club Green IT, qui affichent donc une performance et une maturité parfois très au-dessus de la moyenne) représente au total 530 000 utilisateurs, 1,7 million d’équipements informatiques et 38 000 m² de salle informatique : « L’étude a consisté à évaluer le système d’information de chaque participant au regard de : son empreinte environnementale ; sa performance environnementale ; sa maturité Green IT ; sa position sur ces trois échelles (benchmark). »

L’empreinte environnementale du système d’information des 8 entreprises donne, au niveau annuel :

  • 2 528 000 m3 d’eau (soit l’équivalent de la population de la ville d’Annecy 47 000 personnes), 50 millions de douches, 420 millions packs d’eau minérale 6l) ;
  • 1 485 000 MWh d’énergie primaire soit l’équivalent de la ville de Brest (200 000 habitants), 7 millions d’ampoules basse conso. 24×365) ;
  • 140 500 t de gaz à effet de serre (soit l’équivalent d’une ville de 17 000 français, 1 milliard de kilomètres voiture, 23 500 tours du monde) ;
  • 1 530 tonnes de déchets électroniques (DEEE professionnels catégorie 3) ;
  • 11 000 tonnes de papier.

Remis au niveau d’un salarié, toujours en calcul annuel, cela fait :

  • 5 300 litres d’eau (880 packs d’eau minérale de 6l, soit 4 packs par jour ouvré).
  • 3 500 kWh d’énergie (80 ampoules basse consommation de 25W allumées 220 jours ouvrés pendant 8h) ;
  • 360 kg de gaz à effet de serre (2 400 kms en voiture soit 11 kms x 220 jours ouvrés) ;
  • 3 kg de déchets électroniques (catégorie 3) ;
  • 20 kg de papier graphique.

Mais l’étude extrapole ces chiffres à l’échelle de CAC40, de la France et même de l’Europe, où ils deviennent franchement astronomiques ! En effet, pour 185 millions de salariés européens, il se montent à :

  • 533 000 000 MWh d’énergie primaire (l’équivalent de la consommation électrique de 73 millions de Français) ;
  • 52 000 000 t CO2e (7 millions de Français) ;
  • 906 000 000 m3 d’eau (17 millions de Français) ;
  • 566 000 tonnes de déchets électroniques (198 millions de Français) ;
  • 3 900 000 tonnes de papier (23 millions de Français).

Les impacts environnementaux proviennent essentiellement de 3 éléments : la fabrication des équipements (57 % des émissions de gaz à effet de serre), la fabrication du papier (61 % de la consommation d’eau) et l’alimentation électrique des occupants (63 % du bilan énergétique).

Parallèlement, l’étude permet d’identifier des entreprises qui parviennent à réduire de manière importante cette empreinte environnementale (jusqu’à -70 %) et détermine les actions les plus efficaces à court terme, tout confondu : l’allongement de la durée de vie du matériel et son réemploi, la réduction des volumes d’impression et le choix d’un papier labellisé (FSC par exemple) et l’utilisation d’une électricité provenant de sources renouvelables. A cela s’ajoutent d’autres actions qui jouent sur l’un ou l’autre des paramètres, mais de manière moins importante : l’optimisation des déplacements domicile-travail des collaborateurs (sur les gaz à effet de serre), l’amélioration de l’efficacité énergétique des centres informatiques et du réseau (sur la consommation d’électricité).

Au niveau social, selon l’étude, trois axes de progrès se dessinent :

  • Lier réemploi et performance sociale en privilégiant les acteurs de l’économie solidaire (handicap et insertion) ;
  • Favoriser l’intégration des populations des plus fragiles lors de l’achat de prestations ;
  • Intégrer / inclure plus d’utilisateurs internes et externes via la conception responsable de service numérique.

La conception responsable de service numérique fait partie des nouveaux leviers identifiés pour réduire cette empreinte environnementale. Elle permettrait d’utiliser de 2 à 100 fois moins de ressources informatiques à tous les niveaux du système d’information : « Les responsables produits qui conçoivent les services numériques qui sous-tendent de plus en plus notre quotidien doivent prendre le relais. Il ne s’agit pas que de sauver la planète, mais aussi de rester compétitif. Un service numérique éco-conçu et accessible a bien plus de chance de rencontrer son public et de le fidéliser. Et il coûte moins cher à l’usage »  conclut Denis Guibard, vice-président du C3D, partenaire de Green IT, en charge du numérique

Source : Green IT, WWF France, e-RSE

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