Selon une étude de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, la lutte contre le changement climatique serait source de bénéfices économiques et de croissance. Les experts internationaux plaident en faveur de son accélération et d’une dynamique vers une « nouvelle économie climatique« .
La Commission mondiale sur l’économie et le climat
La Commission mondiale sur l’économie et le climat est une initiative internationale pour examiner comment les pays peuvent atteindre une croissance économique tout en faisant face aux risques posés par le changement climatique. Créée en 2013, elle rassemble d’anciens chefs de gouvernement, ministres des finances, ainsi que des personnalités des domaines de l’économie, des affaires et de la finance.
Son projet « The new climate economy » a pour but d’aider les gouvernements, mais aussi les entreprise et la société en général à prendre des décisions éclairées pour se développer économiquement tout en luttant contre le changement climatique. Elle vient de produire un rapport intitulé Développer un nouveau modèle de croissance inclusive pour le XXIe siècle : Accélérer l’action climatique dans un contexte d’urgence.
Le rapport 2018 sur l’économie et la lutte contre le changement climatique
Selon le rapport, les bénéfices économiques à attendre de la lutte contre le changement climatique sont largement méconnus et sous-évalués. Celle-ci recèle en effet de nombreuses opportunités. Le rapport évalue les gains potentiels afin de convaincre les Etats et les entreprises de s’engager plus activement dans cette lutte.
Grâce à l’émergence de villes moins polluées, le développement d’une énergie propre, d’infrastructures et d’une agriculture plus compatibles avec l’environnement, « nous obtiendrons une productivité plus élevée, des économies et une plus grande inclusion sociale« , expliquent les experts internationaux. « Il s’agit là d’un nouveau modèle de croissance pour le XXIème siècle. Le défi consiste maintenant à accélérer la transition vers un modèle bas carbone, résilient et plus inclusif« .
Ils estiment que les bénéfices de ce changement de modèle pour une économie peu émettrice en CO2 pourraient représenter 26 000milliards de dollars de gains économiques supplémentaires d’ici à 2030 et créer 65 millions d’emplois dans le monde. Une estimation que les auteurs du rapport qualifient de prudente. Cela pourrait de plus éviter chaque année plus de 700 000 décès prématurés, dus à la pollution de l’air.
Accélérer la transition
Cela passe par la suppression des subventions aux énergies fossiles, la mise en place d’un prix du carbone efficace (entre 40 et 80 dollars la tonne en 2020), l’accélération des investissements dans les infrastructures durables, la mobilisation du secteur privé et une innovation libre, la construction d’une approche axée sur les besoins des citoyens et la mobilisation de financements à grande échelle pour un développement durable.
La commission appelle ainsi « les gouvernements, les chefs d’entreprise et les responsables financiers à agir avec audace et à concentrer leur action en priorité sur [ces] fronts au cours des deux ou trois prochaines années« . « Nous sommes à un moment charnière décisif. Les responsables politiques devraient lever le pied du frein et donner un signal clair« , affirme l’ancienne ministre des Finances du Nigeria Ngozi Okonjo-Iweala, co-présidente de la Commission mondiale sur l’économie et le climat.
Sources :AFP, Résumé des conclusions du Rapport