
Les cigarettes électroniques engendreraient-elles une pollution encore pire que celle des mégots ? C’est en tout cas ce que fait comprendre un article de Génération sans tabac, plateforme francophone de mobilisation citoyenne contre le tabagisme, initié notamment par le Comité National Contre le Tabagisme. Les batteries et plastiques contenus dans ces appareils représentent une source de déchets importants, d’autant plus avec l’apparition des cigarettes électroniques jetables. Et les solutions de recyclage manquent.
Des cigarettes électroniques de plus en plus utilisées
Le site relaie une enquête effectuée par Truth Initiative, une organisation américaine de lutte antitabac. Celle-ci montre que le vapotage atteint des niveaux « épidémiques » chez les jeunes avec environ un lycéen sur cinq utilisant des cigarettes électroniques en 2020. Il génère une quantité importante de déchets toxiques et plastiques.
De nombreuses cigarettes électroniques populaires sont à base de dosettes avec des cartouches en plastique à usage unique contenant de la nicotine. Et certaines e-cigarettes jetables génèrent encore plus de déchets car elles sont entièrement conçues pour un usage unique. Leur popularité a grimpé en flèche avec une augmentation de 1000% de l’utilisation parmi les lycéens américains entre 2019 et 2020.
Mais que faire de leurs déchets ?
Le problème est qu’une grande majorité des jeunes utilisateurs de cigarettes électroniques ne savent que faire de ces déchets. Plus de la moitié (51%) des jeunes utilisateurs de cigarettes électroniques ont déclaré avoir jeté à la poubelle les capsules de cigarettes électroniques usagées ou les e-cigarettes jetables vides. Auxquels s’ajoutent 17% qui les ont mises dans un bac de recyclage ordinaire non conçu pour les déchets de cigarettes électroniques. Pire, 10% ont déclaré qu’ils jetaient simplement par terre, selon une étude de la Truth Initiative menée en 2020.
Ces chiffres mettent surtout en évidence un manque d’information sur le devenir des déchets plastiques et toxiques contenus dans ces appareils. Près de la moitié (49,1%) des jeunes n’ont aucune idée de ce qu’ils doivent faire des capsules de cigarettes électroniques et des appareils jetables usagés. Seuls 15 % d’entre ces jeunes vapoteurs ont indiqué avoir déposé leur matériel selon les modalités préconisées.
Une menace environnementale…
Modalités préconisées… quand elles existent, puisque toujours selon l’enquête de Truth Initiative, elles brillent plutôt par leur absence ! De plus, lorsque les propriétaires d’appareils de cigarette électronique ont été interrogés sur l’élimination des déchets de cigarettes électroniques, la majorité (73,7%) a estimé qu’il était difficile de trouver des sites de dépôt de cigarettes électroniques.
Pourtant, leurs déchets constituent potentiellement une menace environnementale plus grave que les mégots de cigarettes, avec des déchets encore moins biodégradables. En effet, elles sont responsables de rejets de plastique, des sel de nicotine, de métaux lourds (plomb, mercure) dans les cours d’eau, le sol et la faune, ainsi que de batteries lithium-ion inflammables.
Or cette industrie manque de solution environnementale pour les quelque 450 000 tonnes de déchets (chiffre de 2017) qu’elle produit par an dans le monde. Car les fabricants de cigarettes électroniques, qui incitent à la consommation en communiquant sur des motifs environnementaux (plus de mégots), n’ont pas développé pour autant de solution sur la gestion de la fin de vie de leurs déchets.
… reconnue à mi-mots par certains vendeurs
Cependant, certains sites de vente de cigarettes électroniques insistent sur un recyclage possible : « Il faut bien évidemment parfois renouveler les batteries et les résistances, mais, pour le reste, tout peut être conservé. Par ailleurs, les batteries peuvent être recyclées comme des batteries ordinaires. D’autres des éléments qui les composent sont également recyclables. Les contenants en plastique d’e-liquide sont également polluants. Mais, vous pouvez diminuer l’impact de leur utilisation sur la planète, en optant pour des grands formats 50 ml ou 100 ml. Vous pourrez ainsi diminuer la quantité de plastique utilisée » (levapoteur-discount).
Ou encore ils reconnaissent que « Certaines tendances du marché de l’e-cigarette remettent partiellement en cause ses vertus environnementales. Par exemple, le fabricant Vaze Vape a sorti récemment un concept d’e-cigarette jetable, ne permettant que 200 inhalations. Certes, le fabricant propose la collecte et le recyclage des Vaze Jet utilisées, mais l’idée de doter un objet en plastique d’une batterie polluante, pour ne l’utiliser que quelques jours au maximum, fait un peu froid dans le dos, ou un peu chaud à la planète… » (iclope).
Sources : Génération sans tabac, Truth Initiative, levapoteur-discount, iclope