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Les concentrations de CO2 influent sur les nutriments du riz

Culture du riz

Culture du rizPrincipale nourriture pour plus de 2 milliards de personnes, le riz perd une partie de sa valeur nutritionnelle en raison de l’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère.  Ce sont les conclusions auxquelles aboutit une étude américaine, paru récemment dans Science Advances.

L’alimentation des 10 pays les plus pauvres dépend du riz

« Nous démontrons que le réchauffement climatique, le changement climatique et en particulier les gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, peuvent avoir un impact sur le contenu nutritionnel des plantes que nous mangeons« , résume le coauteur Adam Drewnowski, professeur d’épidémiologie à l’Université de Washington.

Le riz  fournit à la population mondiale le quart de ses protéines. Il nourrit notamment les populations les plus pauvres en Asie, comme celles du Myanmar, du Laos et du Cambodge, dont la santé se trouve d’autant plus menacée. L’étude estime que des conséquences potentielles sont à redouter pour une population mondiale de 600 millions de personnes pour lesquelles il fait partie de l’alimentation de base : « L’effet pourrait être dévastateur dans les pays consommateurs de riz, où environ 70% des calories et la plupart des nutriments viennent du riz. »

En effet, selon l’étude, le riz perdra environ 10 % de sa teneur en protéines d’ici la fin du siècle. Sa teneur en fer chutera de 8 %, celle du zinc de 5 %. Quant aux vitamines B1 et B2, leur concentration doit diminuer de 10 % à 30 %.

L’impact du CO2 sur le riz

L’une des causes de cette dégradation est que la hausse du taux de CO2 dans l’atmosphère augmente le contenu en glucides de la plante au cours de la photosynthèse et réduit ses vitamines et minéraux. Pour les protéines, les chercheurs expliquent que lorsqu’un plant de riz absorbe davantage de carbone, il produit moins de protéines car celles-ci ont besoin d’azote.

« Quand il y a plus de carbone dans l’air, la plante atteint une plus grande taille, produit plus de graines, mais cela se fait à un prix : des qualités nutritionnelles diminuées », explique Lewis Ziska, l’un des auteurs de l’étude. En revanche, les chercheurs comprennent mal pourquoi les teneurs en vitamines et en minéraux diminuent. Ils constatent des baisses conséquentes des vitamines B1, B2, B5 et B9 et, inversement, une augmentation de la vitamine E.

Cette étude corrobore les résultats de précédentes analyses. Ainsi l’an dernier, des chercheurs de Harvard avaient conclu que le réchauffement climatique pourrait réduire le contenu en protéines de nombreux aliments : le riz, mais aussi le blé, l’orge et les pommes de terre. C’est cependant la première à évaluer son impact sur les vitamines.

Des solutions possibles ?

Certaines stratégies sont possibles pour réduire l’impact de cette diminution en apport de protéines et réduire les carences. La plus simple est l’adoption d’un régime plus équilibré avec fruits, légumes et d’autres sources de protéines. Malheureusement, ce sont les pays les plus pauvres qui seront les plus affectés par ces carences et des menus équilibrés ne sont pas à leur portée.

Autre possibilité : élaborer d’autres variétés de riz par les techniques traditionnelles d’hybridation, afin de les rendre moins sensibles à l’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère.

Sources : AFP, Le Monde, Science Advances

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