Dans un contexte d’opacité sur l’origine des produits alimentaires, dotés d’étiquette peu lisibles et facilement trompeuses, l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a mené une enquête auprès des consommateurs internautes, afin de mieux connaître leurs attentes. 1040 personnes ont répondu à la quasi-unanimité (99 %) qu’avoir une information sur l’origine des aliments est important.
Une opacité entretenue
En effet, il n’est pas toujours facile de repérer l’origine des aliments qu’on achète : certaines marques peuvent avoir des noms trompeurs (exemple : « Les jardins du Midi » qui commercialisent entre autres des oignons d’Australie) ou entretiennent le doute entre lieu de transformation et provenance des matières premières (exemple : Findus avec la publicité « Made in Boulogne sur Mer » pour des poissons panés surgelés dont les matières premières viennent du Pacifique ou d’Alaska). La lecture du code-barre n’éclaire souvent pas plus, car si les trois premiers chiffres se rapportent au pays (300 à 379 pour la France), ils n’indiquent pas pour autant systématiquement le pays de production : il peut s’agir du pays où est situé le siège social de l’entreprise.
Des résultats sans appel
Or, 99 % des personnes sondées par la CLCV considère importante cette information sur l’origine, pour permettre de contribuer au développement économique d’une région ou d’un pays (71 %) ou pour des motifs d’ordre environnemental (66 %), ou social (63 %) ou encore de sécurité (62 %). Plus, ils souhaitent avoir une information détaillée : pour la viande par exemple, pour 79,4 % de ceux qui ont répondu, à la fois sur le lieu de naissance, d’élevage et d’abattage de l’animal ; pour la confiture, pour 92 %, sur le lieu de production des fruits et sur le lieu de fabrication du produit.
Mais beaucoup (en fait de plus en plus) de nos achats alimentaires contiennent de multiples ingrédients : 81 % des sondés demandent une information sur les principaux, soit ceux qui représentent la moitié du produit, ou, à 92,2 %, quand cet ingrédient, en petite quantité, est mis en avant dans la présentation du produit (yaourt aux extraits de vanille par exemple).
Des demandes formulées
La CLCV rappelle à l’occasion de la présentation des résultats de cette enquête, ses demandes en matière d’étiquetage alimentaire :
- Nous demandons que l’information porte sur le pays d’origine du produit (ou de ses ingrédients) et ne soit pas limitée à une mention « UE/non UE ».
- Il est d’ores et déjà prévu un étiquetage de l’origine des viandes de porc, de volailles, d’ovins et de caprins. La CLCV demande que cet étiquetage fasse mention des lieux de naissance, d’élevage et d’abattage comme c’est déjà le cas pour la viande bovine.
- Nous considérons par ailleurs que l’information obligatoire sur l’origine devrait être étendue à toutes les denrées composées d’un seul ingrédient (farine, sucre, huile, fruits et légumes préparés, riz).
- Dans le cas des produits contenant plusieurs ingrédients, l’origine des ingrédients les plus abondants et représentant 50% de la composition du produit devrait être indiquée. Par ailleurs si un ingrédient est particulièrement mis en avant sur l’emballage ou dans la publicité, son origine devrait également être précisée.
- Enfin, l’origine des ingrédients devrait correspondre au lieu de production de la matière première et non de sa transformation (par exemple lieu de culture du blé pour la farine ou de la betterave pour le sucre).
Source : CLCV
Une réponse sur “Les consommateurs veulent connaître l’origine des aliments”
Vous citez Findus dans un paragraphe sur l’opacité entretenue… au moment où sort le scandale sur la viande boeuf… euh pardon de cheval !
Bien vu, mais bien triste.