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Les émissions de carbone des volcans 100 fois moins importantes que celles d’origine anthropique

volcans  et activités anthropiquesChaque année, les activités humaines sont à l’origine de 100 fois plus d’émissions de carbone que l’ensemble des volcans de la planète. Tels sont les résultats de multiples études du Deep Carbon Observatory, dont la synthèse est publiée par la revue Eléments. Les calculs des scientifiques démontent ainsi un des principaux arguments des climato-sceptiques.

0,2 % du carbone à la surface de la Terre

Ces études ont été réalisées par l’équipe de plus de 500 chercheurs, issus de 30 pays, regroupés dans le Deep Carbon Observatory, projet international et pluridisciplinaire d’étude du carbone dans la croûte et le manteau terrestres. Ces spécialistes du carbone et notamment de ses sources profondes à l’intérieur de la Terre se sont posé la question de savoir si l’usage massif des énergies fossiles depuis 150 ans était comparable aux crises provoquées dans les 500 derniers millions d’années par des phénomènes naturels, dus entre autres aux volcanisme.

Et une de leurs conclusions principales est que les émissions de CO2 d’origine anthropique sont « depuis 100 ans de 40 à 100 fois supérieures aux émissions de source géologique, comme les volcans. Selon leurs étude, seulement 0,2 % du carbone (soit 43 000 gigatonnes) se trouve au-dessus de la terre (atmosphère, partie superficielle des sols et des océans). Le reste soit 1,85 milliard de gigatonnes) est piégé dans la croûte terrestre, le manteau et le noyau. La planète régule elle-même ces flux, mais il lui faut pour cela des centaines de milliers d’années.

Cycle naturel du carbone

Une participation infime des volcans

Les volcans participent bien aux émissions de CO2. Mais leur participation reste infime par rapport à celle des activités humaines, et notamment la combustion des énergies fossiles, la fabrication du ciment et la déforestation.

Pour parvenir à ces conclusions, ils ont calculé les émissions naturelles des 400 volcans actifs (sur les 1 500 actifs au cours des 10 derniers milliers d’années). Ils y ont ajouté celles de 670 volcans inactifs mais qui continuent à émettre du CO2, celles de vastes régions qui rejettent des émissions diffuses, ainsi que celles des failles sous-marines. Le total de ces émissions représentent entre 0,28 et 0,36 milliard de tonnes. Chiffres qu’il reste à comparer aux émissions d’origine humaine. En 2018, en comptant seulement le CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles, on en arrive déjà à 33,1 milliards de tonnes.

Une extinction massive des espèces vivantes

Les chercheurs estiment qu’il est arrivé à la Terre 5 fois en 500 millions d’années des événements naturels provoquant des émissions massives de carbone. A chaque fois, cela a entraîné des cataclysmes climatiques, l’acidification des océans et surtout l’extinction massive d’espèces vivantes (jusqu’à 75 % des plantes et des animaux, comme les dinosaures par exemple).

Or ces quantités sont similaires aux émissions anthropiques : le CO2 envoyé par l’humanité dans l’atmosphère au cours des 10 à 12 dernières années est l’équivalent de ces événements désastreux. « Les climato-sceptiques se jettent sur les volcans en les considérant comme possible plus gros émetteur de CO2, mais ce n’est tout simplement pas le cas », a insisté Marie Edmonds vulcanologue au Queen’s College de Cambridge.

« Les négateurs du climat disent toujours que la Terre finit par retrouver son équilibre », a ajouté Celina Suarez de l’Université d’Arkansas. « C’est vrai. Et elle va retrouver son équilibre, mais pas dans un délai qui a un sens pour les Hommes ». Le retour à l’équilibre demande en effet à chaque fois des centaines de milliers d’années.

Sources : Le Monde, Sciences et avenir

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