Alors qu’en 2007, la Chine avait prévu de réduire ses émissions de CO2 de 50 millions de tonnes avant 2010, le rapport publié récemment par BP sur la production et la consommation mondiale d’énergie montre qu’au contraire elles continuent d’augmenter, malgré la première baisse depuis 1982 de consommation d’énergie au niveau mondial (-1,1 %), due en grande partie à la crise.
Le rapport BP
La Chine a émis en 2009 24,2 % du CO2 mondial, loin devant les Etats-Unis (19,1 %). Ses rejets augmentaient de 9,1 %, alors que ceux des USA reculaient de 6,5 %. En effet, la consommation d’énergie, hors énergies renouvelables, de la Chine enregistrait, l’année dernière, une hausse de 8,7 %, rattrapant ainsi celle des Américains (19,5 % de la consommation mondiale chacun), loin devant la Russie (5,7 %), le Japon et l’Inde (4,2 %).
Par contre du côté des énergies renouvelables, les éoliennes y ont connu une croissance exceptionnelle : + 113,3 %. La capacité de production chinoise est maintenant égale à celle de l’Allemagne (25 853 MW), et se situe juste derrière les USA. Le solaire, en hausse de 110,3 % quand même, ne représente que 1,3 % de la production mondiale, loin derrière l’Allemagne (42,2 %) et le Japon (11,5 %).
Les communiqués de presse chinois
Cette tendance à la hausse de la consommation d’énergie inquiète d’ailleurs fortement les dirigeants chinois qui multiplient les communiqués de presse appelant à des économies d’énergie et annonçant des mesures drastiques. Le dernier en date, Xie Zenhua, vice-ministre de la Commission d’Etat pour le Développement et la Réforme (CEDR), a déclaré :
La Chine n’épargnera aucun effort pour réaliser son objectif d’économie d’énergie fixé par le 11ème Plan quinquennal du pays (2006-2010).
Or, cette commission avait fixé la baisse de consommation d’énergie à 20 % par unité de PIB entre 2005 et 2010, objectif qu’elle voit actuellement hors de portée. Pour 2009 déjà, l’objectif annuel n’a pas été atteint : 2,2 % contre 4 % prévus. Du coup, les dirigeants appellent les entreprises à faire des efforts importants sur les 6 derniers mois de l’année et annoncent un renforcement du système de responsabilité et un contrôle des industries fortement polluantes. Ainsi le communiqué du vice-ministre de la CEDR ajoute :
Des entreprises à forte intensité d’énergie seront fermées ou on leur demandera de réduire leur production, alors que les industries à faible consommation d’énergie seront encouragées avec des mesures préférentielles.
Les mesures annoncées prévoient entre autres de fermer les petites centrales thermiques au charbon (d’une capacité de moins de 10 millions de kW), de réduire la production de fer de 25 millions de tonnes et celle de l’acier de 6 millions de tonnes.
Sources : la Tribune, Chine-informations, CCTV