Un association danoise, Tomorrow, a développé un outil qui cartographie en direct la production électrique et ses émissions de CO2 du continent européen : il s’agit de Electricity Map. Cette organisation cherche ainsi à sensibiliser le grand public en lui faisant comprendre l’impact de la production d’énergie et lui propose une carte interactive en temps réel des émissions de CO2 qu’elle génère.
La carte présente, de manière claire grâce à un code couleur, pour chaque pays européen la relation entre l’électricité et la façon dont elle est produite et les émissions de CO2, exprimée en grammes par kilowattheure. En cliquant sur chaque état, on fait apparaître son mix énergétique. Ainsi apparaissent clairement les « bons » et les « mauvais » élèves de l’Europe. Les pays verts forment le peloton de tête : ceux qui émettent le moins de CO2 pour leur production d’électricité. Puis les couleurs passent par le jaune et vont jusqu’au noir, pour les pires.
Sur les trois premières marches du podium, deux pays scandinaves sont à la première (Norvège avec 37 g de CO2/kWh au moment de la consultation) et deuxième place (Suède : 58 g), suivis immédiatement par la France (104 g de CO2 par kWh). Il existe cependant des différences notables entre ces trois pays : si la Norvège tire en très large majorité son électricité de la force de l’eau, la Suède se partage entre nucléaire (43 %), hydraulique (27 %) et éolien (24 %). Pour la France, c’est bien sûr le nucléaire qui assure pratiquement les trois quarts de l’électricité (l’outil ne prend pas en compte le retraitement des déchets, mais seulement le CO2).
Si la Lituanie et la Finlande tirent tout juste leur épingle du jeu (152 g de CO2/kWh), les couleurs virent ensuite au jaune ou au marron pour les autres pays et carrément au noir pour la Pologne, qui bat des records d’émissions de CO2 (691 g/kWh) en faisant appel majoritairement au charbon pour sa production d’électricité. La carte de Tomorrow souhaite ainsi « quantifier l’impact de chaque choix que nous faisons. » L’outil n’est pas encore parfait : il manque notamment les donnes de la Croatie, qui sont pourtant connues, puisqu’elle fait partie de l’Union Européenne et Chypre et Malte, eux aussi membres de l’UE, n’apparaissent pas.
Les origines de ces données sont regroupées sur GitHub. Pour celles de la France, elles proviennent de RTE, où elles sont consultables en temps réel dur Eco2mix. La carte fait également apparaître les importations/exportations d’électricité (échanges transfrontaliers), et leur sens, aux frontières de états. On peut par ailleurs lui superposer la force des vents (dont les données proviennent du service météorologique des Etats-Unis), ce qui fait ainsi apparaître le potentiel éolien.
Sources : Numerama, Electricity Map, Le Télégramme
3 réponses sur “Les émissions de CO2 de la production d’électricité européenne en direct”
La carte proposée dans ce billet est très intéressante. Nous constatons que la France est très bien placée en termes d’émissions de CO2. La comparaison avec les pays nordiques est flatteuse. Il faut cependant garder en tête que c’est le nucléaire qui nous permet un taux d’émission faible et qu’il ne fait pas l’unanimité !
La voiture et la cigarette tuent beaucoup plus que le nucléaire. Si on utilise des ENR, le complément c’est charbon ou nucléaire car il faut avoir quasiment autant de puissance conventionnelle que de puissance renouvelable….
Dans la mesure ou les fournitures des éoliennes et des panneaux photovoltaïques peut tomber à zéro, il faut disposer de l’intégralité de la consommation de pointe en « pilotable » (nucléaire, hydroélectrique, gaz, fioul, charbon, géothermique). Il faut juste choisir et ensuite se poser la question: « maintenant que j’ai tout ce qu’il faut, quelles économies (en € ou en CO2) me permettront les « renouvelables »