Eurostat (l’office statistique de l’Union Européenne) a publié des données sur le mix énergétique des pays d’Europe, portant sur la période 1999 – 2009, dans le cadre de la Semaine Européenne de l’Energie Durable, qui a lieu du 11 au 15 avril, manifestation il est vrai fort discrète et qui ne dépasse guère le petit cercle restreint des initiés de Bruxelles.
Il ressort de ces chiffres que la part des énergies renouvelables en Europe a presque doublé pendant cette période, passant d’un peu plus de 5 % à 9 %. Globalement, le pétrole a toujours dominé, tout en reculant cependant de 2 points (de 39 % à 37 %), tandis que le gaz augmentait légèrement (de 22 % à 24 %) et que le nucléaire restait relativement stable, autour de 14 %, juste devancé par les combustibles solides, dont la part est descendue de 18 % à 16 %.
Mais ces chiffres globaux recouvrent des réalités très différentes d’un pays à l’autre. Ainsi le pétrole règne quasiment en maître sur Malte (100 % de l’énergie consommée) et sur Chypre (96 %), à l’opposé il représente un peu plus de 18 % seulement en Estonie et guère plus de 20 % en Slovaquie. Si le gaz domine, plus modestement puisqu’avec 43 % seulement aux Pays-Bas, devant l’Italie et le Royaume-Uni, il se situe en dessous de 3 % en Suède, et ne dépasse pas 10 % en Grèce et en Estonie. Par contre les combustibles solides qui dépassent 50 % en Estonie et en Pologne, ont une part quasiment négligeable à Chypre et en Suisse (0,5 %) et restent en dessous des 2 % au Luxembourg et en Norvège. Le nucléaire qui domine en France avec 40 % (devant la Lituanie, 34 %, et la Suède, plus de 29 %), il n’existe pas dans 12 des 27 états membres et dans 5 sur 6 des pays hors communauté européenne (on ne le trouve qu’en Suisse, où il représente un quart de la consommation d’énergie).
Par contre, les énergies renouvelables arrivent en tête dans trois pays : la Lettonie, avec une part de 36 %, devant la Suède (34 %), l’Autriche (27 %) et la Finlande (23 %). Et elles ont gagné du terrain avec de très fortes hausses enregistrées au Danemark où leur part a plus que doublé en 10 ans (de 8 % en 1999 à 17 % en 2009), en Suède (de 27 % à 34 %) et en Allemagne où elles ont quadruplé (de 2 % à 8 %), mais le pays partait de bien bas. Ce n’est pas le cas en France où elles enregistrent une des hausses les plus faibles en passant de 6,5 % à 7,5 %.
Et pourtant la France, si elle fait figure de dernière de la classe si l’on considère l’Europe des 27, s’en tire encore mieux que les pays européens hors Union Européenne. Que ce soit en Norvège, Suisse, Croatie, Macédoine ou Turquie, la part des énergies renouvelables a reculé dans tous ceux là, généralement d’un à deux points, sauf en Turquie, où elle a diminué de plus d’un tiers : de 15 % en 1999 à 10 % à peine en 2009.
Source : Communiqué de presse Eurostat, illustration (canstock photo)