Alcimed, société de conseil en innovation et développement de marché, s’est penché sur les différents acteurs du marché de l’efficacité énergétique, et notamment sur les offres de Smart Energy Boxes, qui suivent et pilotent à distance les appareils électriques et leur consommation.
Les Smart Energy Boxes se composent de différents modules interconnectés, dont un boîtier relié au routeur internet, de différents capteurs sur les compteurs de l’habitation et de prises intelligentes pour contrôler la consommation d’appareils isolés. Destinées à optimiser la consommation chez les particuliers, elles sont proposées par différents acteurs, souvent en partenariat : les énergéticiens, les acteurs de la gestion de l’énergie, de la domotique, les spécialistes de matériel électrique (par exemple Wiser, dont nous avons parlé récemment), les fournisseurs d’accès internet, et même la grande distribution.
Si l’offre est hétérogène, on distingue deux grandes familles d’offres : les boxes proposant principalement des fonctionnalités de gestion active de l’énergie chez soi (suivi en temps réel de la consommation et gestion des appareils à distance), et des systèmes à vocation domotique (dont la fonction première est le confort de l’habitant), avec des fonctionnalités plus complexes, mais qui intègrent aussi la gestion de l’énergie.
Mais ce marché a du mal à décoller en France : en 2013, le nombre d’utilisateurs ne dépassait pas quelques milliers, en raison de plusieurs facteurs. D’abord, les perspectives de retour sur investissement paraissent éloignées : les consommateurs ne veulent pas payer un service supplémentaire, sans résultats tangibles sur leur facture d’énergie. Seuls les logements disposant d’un chauffage électrique pourraient y trouver un avantage plus marqué. Or 70 % des habitations, sans chauffage électrique, disposent d’un contrat de 6 kVA (ADEME) et ont une facture moyenne évaluée à 380 € annuels (CRE). Les perspectives d’économies de 10 % (38 à 50 € par an en moyenne) semblent faibles pour un investissement de 200 € à 300 € (voire largement plus, si on se réfère à Wiser), auxquels s’ajoute un abonnement : l’investissement est lourd pour les foyers modestes et l’avantage faible pour les autres, où le poste électricité pèse finalement peu.
Par contre, pour les 30 % de foyers chauffés à l’électricité, dont la facture dépasse 1 000 €, le retour sur investissement est ramené à 2 ou 3 ans pour une box à vocation domotique, et immédiat pour une box à vocation énergétique. Actuellement, le développement des energy boxes reste confidentiel et est porté par des utilisateurs engagés et volontaires. Mais, « L’augmentation des tarifs de l’électricité à horizon 2020 favorisera naturellement le recours à ce type d’équipements, les industriels auront donc une vraie promesse client en améliorant les offres existantes associées aux Smart Energy Boxes avec des performances réelles, un retour sur investissement plus lisible, le développement de services plus personnalisés et « intelligents ». »
Source : Alcimed