
Le Ministère de l’Economie et des Finances vient de publier les résultats d’un sondage BVA Opinion, réalisé entre mai et juin de cette année, portant sur l’engagement des entreprises dans la voie du développement durable. Le résultat global montre que plus de la moitié des entreprises interrogées (52 %) ne comptent pas investir en faveur de ce dernier. Mais ces chiffres recouvrent des réalités bien différentes selon les secteurs et la taille des entreprises interrogées.
Ce sondage tranche apparemment avec un autre, commandé au mois de mars par la Confédération Générale du patronat des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME), qui montrait au contraire que 81 % des PME avaient intégré le développement durable dans leur réflexion. Ce qui, au vu des résultats suscite le commentaire suivant : « Il y a donc encore un fossé entre la réflexion et l’investissement. »
Partant de la définition suivante : « le développement durable est un mode de développement économique qui prend en compte les aspects environnementaux, sociaux et écologiques », le sondage de BVA a posé des questions à de très petites entreprises (moins de 10 salariés), à de grandes entreprises (plus de 250 salariés) et justement aux PME.
Ainsi, 49 % des PME ont déjà investi dans le développement durable et 22 % d’entre elles vont le faire. Les grandes entreprises sont un peu en retard, puisque 40 % seulement ont déjà investi, mais semblent plus massivement prêtes à le faire (44 %). Dans les très petites entreprises, ce sont 56 % qui déclarent ne pas en avoir l’intention. Le rapport commente :
Ce sont les PME de tailles moyennes (De 50 à 249 salariés) les plus en pointe, sans doute réagissent-elles plus vite aux tendances. Près de la moitié ont déjà investi dans le développement durable.
Les plus grosses entreprises (250 salariés et +) sont proportionnellement un peu moins nombreuse à avoir investi, mais elles sont deux fois plus nombreuses que les PME de taille moyenne à avoir l’intention de le faire.
En ce qui concerne les secteurs, l’agriculture se détache nettement avec 48 % des entreprises qui ont déjà investi dans le développement durable, devant les services (37 %) et le secteur Bâtiment et Travaux Publics (31 %) :
Cela montre que le développement durable est sans doute pris avant tout dans son acceptation environnementale, ces secteurs étant plus que les autres soumis à des obligations ou à de fortes incitations en la matière (utilisation d’engrais, émission de gaz à effet de serre notamment).
Au rang des mauvais élèves par contre, le secteur « commerce et réparation » : il déclare à 64 % ne pas avoir l’intention d’investir. Peut-être serait-il nécessaire de communiquer plus sur l’intérêt de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Ou faut-il plutôt voir dans ce refus d’adhérer à cette démarche un simple manque de moyens financiers ?
Sources : synthèse du sondage BVA, le Journal de l’Environnement, Les Echos