Les éoliennes sont comme chacun le sait une source d’énergie renouvelable pleine d’avenir. Si ce n’est qu’elles dépendent d’un approvisionnement intermittent en vent, qui ne souffle pas sur simple demande. Mais des sociétés américaines s’intéressent déjà à un projet un peu fou, mais bien réel et permettant de profiter de vents considérablement plus réguliers que ceux de la terre : les vents d’altitude. Pour cela, il suffit de concevoir et d’exploiter des éoliennes volantes. Les prototypes sont prêts, mais un certain nombre de « détails » restent à régler avant d’utiliser l’énergie qu’elles pourront produire.
Entre planeurs téléguidés et cerfs-volants géants, ces structures tournent indéfiniment, perpendiculairement à la direction du vent. Entre 300 m et500 m dans le ciel, elles captent ainsi les vents d’altitude, plus constants et puissants qu’au niveau du sol. Ils font tourner un rotor et produisent ainsi de l’électricité, transmise au sol grâce aux câbles qui relient ces éoliennes volantes à la terre.
Les sociétés Makani Power et Job Energy travaillent chacune sur un prototype d’éolienne volante. La première estime que son matériel, implanté en mer, nécessiterait 20 tonnes de matériaux pour une puissance de 1 MW. Pour comparer, une éolienne terrestre met en œuvre environ 100 tonnes par mégawatt, et une éolienne en mer en demande 200 pour la même puissance. La seconde société affirme que son éolienne, d’une puissance de 2 MW, pourrait produire l’équivalent de l’énergie générée par deux éoliennes « conventionnelles » de 2 MW pour un coût en matériaux divisé par 20. Le projet de Makani Power a d’ailleurs trouvé un puissant soutien, puisque Google y a investi 20 millions de dollars.
Restent cependant encore quelques petits détails épineux à régler pour l’une comme pour l’autre. Ces câbles qui les relient au sol et acheminent le courant produit représentent un danger en cas de rupture. D’autre part que se passerait-il en cas de chute de l’un de ces cerfs-volants géants de structure rigide ? On imagine qu’ils pourraient provoquer d’importants dégâts. Enfin, l’aviation de tourisme y trouverait certainement à redire : ces petits avions volent en effet à une altitude beaucoup plus basse que les avions de ligne, et ne souhaitent certainement pas se trouver nez à nez avec ce genre d’équipement. Mais les ingénieurs, d’un côté comme de l’autre, travaillent d’arrache-pied pour résoudre ces petits problèmes.
Sources : Batiactu, 20 minutes, Le Point