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Les éoliennes modifient-elles le climat européen ?

éoliennesLe développement des fermes éoliennes en Europe modifie le climat de façon extrêmement faible à l’échelle du continent, et cela restera le cas au moins jusqu’en 2020 : voici les principales conclusions d’une étude menée par les chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS/CEA/UVSQ), qui fait partie de l’Institut Pierre Simon Laplace, en collaboration avec l’INERIS et l’ENEA, l’agence italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement durable.

Ces résultats ont été établis à partir de simulations climatiques qui intègrent l’effet sur l’atmosphère des fermes éoliennes situées en Europe, et dont le scénario prévoit le doublement de la production éolienne d’ici 2020. Les travaux effectués par les scientifiques soulignent toutefois l’importance de réaliser de nouvelles études sur ce sujet à l’horizon 2050.

Pour l’instant en effet, à proximité des fermes éoliennes, une augmentation très légère de la température avait été observée particulièrement la nuit – les éoliennes brassant davantage l’atmosphère que dans la journée – limitant ainsi le refroidissement près du sol. Cette étude quantifie donc cet effet climatique réaliste du développement de la production éolienne à l’échelle d’un continent. En comparant les simulations climatiques, sans et avec l’effet des éoliennes, les chercheurs ont calculé que les différences introduites par les éoliennes restent très faibles : avec un maximum de l’ordre de 0,3°C de température, et une baisse de quelques pour cent des cumuls de précipitations saisonnières, valeur uniquement significative en hiver.

« Ces légères différences proviendraient en partie de la superposition d’effets locaux dans les régions fortement couvertes en éoliennes et d’une légère rotation des vents d’ouest vers le Nord sur l’Europe de l’Ouest. Mais elles restent nettement plus faibles que les différences typiques de températures ou de précipitations d’un hiver à l’autre, et leurs implications sur l’énergétique globale de la terre sont bien moindres que celle du changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre, » rapporte le communiqué du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

D’autres études se révéleront donc nécessaires afin de déterminer précisément les conséquences d’un déploiement encore plus massif de l’éolien à l’horizon 2050 : il faudra alors évaluer le doublement, voire le triplement des puissances étudiées dans cette étude (qui prévoit déjà un doublement de la puissance actuelle, conformément aux engagements des pays européens), des ordres de  grandeur envisageables dans les quarante prochaines années.

Source : Institut Pierre Simon Laplace (IPSL)

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