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Les espèces envahissantes coûtent cher à l’humanité

Longicorne asiatique envahissant (impacte de nombreuses espèces d’arbres)

Des scientifiques du CNRS, de l’IRD et du Museum national d’Histoire naturelle, viennent de livrer l’estimation la plus complète des coûts engendrés par les espèces envahissantes, qu’elles appartiennent à la faune ou à la flore. Et le chiffre donne le vertige : en 40 ans, elles ont coûté près de 1 300 milliards de dollars à l’humanité.

Qu’est-ce qu’une espèce envahissante ?

Que considère-t-on comme espèces envahissantes ? Il s’agit d’une espèce exotique, introduite par l’humain dans un nouveau milieu, volontairement ou non, qui devient envahissante et nuisible au point de menacer son nouvel habitat. Il peut s’agir d’un animal, comme d’une plante. Impacts écologiques, perte de biodiversité, ces conséquences sont assez connues. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elles peuvent engendrer d’importantes pertes économiques dans certains domaines d’activité (agriculture, tourisme…), mais aussi en matière de santé publique.

Ces invasions biologiques que représentent les espèces envahissantes constituent la seconde cause d’extinction d’espèces. C’est dire leur poids sur l’appauvrissement de la biodiversité. Mais leur poids financiers est tout aussi inquiétant. Il a fallu 5 ans de travaux au CNRS et à ses partenaires pour arriver à ces résultats. Ainsi, les espèces envahissantes ont coûté au moins 1288 milliards de dollars US entre 1970 et 2017. Ce coût annuel moyen de 26,8 milliards de dollars a cependant triplé chaque décennie, jusqu’à atteindre 162,7 milliards de dollars pour la seule année 2017.

Des coûts sous-estimés

Encore ces coûts demeurent-ils largement « sous-estimés et sous-reportés », selon l’étude. Et les coûts des espèces envahissantes calculés pour ces dernières années ne montrent aucun signe de ralentissement. D’autant que leur nombre tend à croître avec la multiplication des échanges à l’échelle globale.

Jussie rampante (peut modifier les qualités physico-chimiques des eaux jusqu’à asphyxie du milieu)

Selon les scientifiques, les montants liés à la prévention, la surveillance et la lutte contre la propagation de ces espèces envahissantes restent marginaux en comparaison des coûts des dégâts engendrés. « Ainsi, des organismes aussi divers que le moustique tigre, la fourmi de feu, la jussie rampante, la moule zébrée ou encore le rat noir cumulent chacun des dizaines de milliards de dollars dus aux ravages engendrés dans les pays qu’ils envahissent », précise le CNRS.

Cette étude du CNRS, publiée dans Nature, constitue la première synthèse de tous les coûts reportés pour les invasions biologiques, dans le monde entier, toutes espèces confondues. « Les résultats appellent la mise en œuvre de mesures de gestion et d’accords politiques internationaux visant à réduire la dissémination incontrôlée des espèces envahissantes au cours des prochaines décennies », conclut le CNRS.

Source : CNRS

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