L’organisation de mobilité belge, Touring, cherche depuis plusieurs mois à alerter les autorités bruxelloises : la désynchronisation des feux de signalisation en ville, qui provoque des arrêts et des redémarrages fréquents ainsi que des files de voitures bloquées, multiplie par 3 les émissions de CO2.
S’appuyant sur des études réalisées à sa demande par un laboratoire universitaire, l’association constate que dans certaines rues de la capitale belge, en raison de la désynchronisation, les voitures doivent attendre jusqu’à 4 cycles de feux de signalisation avant de passer. Touring précise :
Il ressort que les émissions de CO2 triplent si les véhicules sont bloqués dans les files créées par des feux de signalisation non synchronisés. Pire encore : les émissions de particules fines, de NOx et de CO augmentent aussi.
Pour évaluer ceci en chiffres : une perte de temps (évaluée à 9 minutes d’attente), trois fois plus de rejets de CO2 par rapport à un cycle unique et 1 minute et demie d’attente, et une concentration de particules fines en augmentation de 10 % pour le monoxyde de carbone et de 6 % pour l’oxyde d’azote.
L’association préconise la mise en place d’une « équipe d’entretien des feux de signalisation » chargée d’analyser les flux de circulation et d’adapter le réglage des feux, en s’appuyant sur des comptages de trafic réguliers. Cette solution éviterait d’importantes émissions de gaz à effet de serre, notamment lors de changement structurel des routes ou de variation des flux de circulation.
Les autorités belges font cependant la sourde oreille : leur but est avant tout de décourager les automobilistes à utiliser leur véhicule. Même logique en France, où un directeur de centre de gestion de feux tricolores reconnaît que la synchronisation des feux de circulation ne répond pas à un programme environnemental, mais à un besoin de fluidifier le trafic, et surtout de favoriser le passage des bus. Elle répond aussi à une volonté de ralentir les véhicules particuliers. L’objectif recherché est là aussi d’encourager les usagers à utiliser les transports en commun.
On rappelle actuellement l’importance de l’apprentissage de l’éco-conduite : celle-ci limite la consommation de carburant et permet de réduire les émissions de CO2. Son utilité est démontrée par la place qui lui est donnée en auto-école et par la formation systématique des personnels de certaines entreprises, comme les agents de distribution du courrier de La Poste (cf notre article du 10 avril). Rappelons aussi que dans certaines villes étrangères, il est d’ores et déjà obligatoire d’éteindre son moteur lorsque l’on est arrêté à un feu rouge (ce que font automatiquement les nouveaux véhicules équipés de la fonction stop & start). Il semble regrettable que paradoxalement les pouvoirs publics n’utilisent pas aussi l’outil de régulation du trafic que représentent les feux tricolores pour permettre une réduction des gaz à effet de serre en ville.
Sources : L’Argus, le Journal de l’Environnement
Une réponse sur “Les feux tricolores aggravent les émissions de CO2”
Pourquoi ne pas envisager au niveau Européen, de faire payer une » amende carbone » aux maires des communes qui ne se préoccupent pas de synchronisation des feux tricolores sur leurs communes