L’environnement reste une préoccupation majeure des Français, malgré la conjoncture actuelle. Tel est le principal enseignement de ce nouveau Baromètre de l’Ademe sur les représentations sociales de l’effet de serre et du changement climatique. Cette nouvelle enquête sur les Français et le changement climatique les montre prêts à accepter des mesures fortes pour le contrer.

Des Français toujours très concernés par les enjeux environnementaux
L’échantillon interrogé cette année pour le baromètre les Français et le changement climatique se composait de 1 510 personnes, ainsi que de 200 parlementaires de tous bords. Or, malgré les craintes liées à la crise sanitaire et la montée du chômage, l’enjeu environnemental se maintient dans les premiers rangs des préoccupations. Il arrive en effet tout de suite derrière l’emploi (qui gagne 10 points), et conserve son niveau de l’année dernière.
Et il vient même en première place chez les jeunes : 64 % des 15-17 ans estiment que le changement climatique n’est pas suffisamment traité dans les médias. Quand on regarde plus précisément les problèmes environnementaux jugés les plus préoccupants, la question de l’effet de serre et du changement climatique reste en tête. Les Français situent en deuxième la dégradation de la faune de la flore et en troisième position la pollution de l’air.
Logiquement, plus de la moitié des Français (55 %) estime donc importante une réorientation de notre économie. Elle doit soutenir principalement les activités qui préservent l’environnement, la santé et la cohésion sociale. Et là aussi les jeunes se distinguent, puisque cette réorientation réunit plus des trois quarts d’entre eux.
Selon les Français et le changement climatique, un changement de mode de vie nécessaire
Que faire pour lutter contre le changement climatique ? D’abord modifier les modes de vie, pour 58 % des Français. Cependant les efforts doivent être équitablement partagés entre tous les membres de la société. A l’échelon individuel, les pratiques adoptées restent comparables aux années précédentes : trier les déchets (82 %), couper le chauffage en cas d’absence prolongée (70 %), consommer des légumes de saison (68 %) et baisser la température de son logement (et limiter la climatisation) pour 61 %.
Les habitudes les plus résistantes à une modification de nos modes de vie restent celles liées à la mobilité. Faire du covoiturage ou de l’autopartage, utiliser les transports en commun, se déplacer à vélo ou à pied : cela reste fortement déterminé par l’offre locale, toujours plus importante en milieu urbain qu’en zone rurale.
Des mesures fortes acceptables
Pour lutter contre le changement climatique, les Français se déclarent prêts à accepter des mesures fortes, même fiscales. Ils se montrent ainsi favorables à une taxe sur les véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre (69 %), à une augmentation de la taxe carbone (54 %) et à une taxe sur les transports aériens (67 %).
A la question « Êtes-vous favorable ou non à un prix croissant du carbone, à condition que cela ne pénalise pas le pouvoir d’achat des ménages des classes moyennes et modestes, et que les recettes de la taxe soient utilisées pour financer des mesures de transition écologique, notamment sur les territoires ? », les Français répondent par l’affirmative à 76 %.
Outils réglementaires et fiscaux plus efficaces selon les Parlementaires
Les Parlementaires se distinguent en jugeant les outils réglementaires et fiscaux bien plus efficaces que les démarches volontaires ou les subventions dans cette enquête sur les Français et le changement climatique. Une évolution dans les préférences, car, en 2003, « les démarches volontaires » étaient leur premier choix, puis « la fiscalité » en 2010 et enfin « la réglementation » en 2020.
« Cette évolution vers des modes d’actions plus contraignants rend compte vraisemblablement d’une prise de conscience par les parlementaires des difficultés à traduire, dans les faits, les intentions des politiques publiques environnementales », précise l’Ademe.
Source : Ademe