Dans l’optique des premières assises de l’économie circulaire qui se tiennent à Paris, l’ADEME a demandé au CREDOC de réaliser une étude sur la façon dont les Français évoluent dans leurs comportements et leurs aspirations vers ce nouveau modèle économique. Celle-ci nous apprend que la crise économique nous invite à repenser notre manière de consommer et que ces pratiques commencent à s’ancrer solidement.
L’économie circulaire vise, grâce à un changement de notre façon de produire et de consommer, à une utilisation la plus efficace possible de nos ressources, à une minimisation des impacts sur l’environnement, mais tout en maintenant notre niveau de bien-être. Elle nous concerne tous, du fabricant à la collectivité locale et au consommateur. Selon la Conférence environnementale de 2013, il s’agit même d’un axe prioritaire d’action. Il faut donc maintenant sortir de la phase expérimentale pour s’engager sur une généralisation des actions vers ce modèle plus durable.
Or, affirme l’étude du CREDOC, les Français sont prêts à suivre le mouvement. L’étude dresse un panorama de nos habitudes et de nos modes de consommation, ce qui permet d’identifier le potentiel de développement de l’économie circulaire dans la population. Encouragés par la crise économique, les Français font effectivement évoluer leur manière de consommer, vers un « consommer mieux », voire moins : n’acheter que des produits utiles, les choisir durables et ne pas jeter ce qui peut encore servir . Toutes ces actions vont bien dans le sens de l’économie circulaire, et certaines pratiques sont déjà bien ancrées. Elles permettent d’ailleurs déjà de réduire le gaspillage :
- 82% des Français déclarent trier la plupart de leurs déchets pour le recyclage,
- 51% déclarent choisir des produits avec peu d’emballages,
- 54% des Français font réparer leurs appareils électroménagers, hi-fi et vidéo plutôt que d’en acheter de nouveaux,
- 75% des consommateurs ont acheté des produits d’occasion en 2012.
Les nouvelles technologies facilitent d’ailleurs les échanges et les services de location, de partage ou d’achats d’occasion. Les évolutions proviennent avant tout du souhait de faire des économies, mais elles s’accompagnent d’une prise de conscience de l’épuisement des ressources et de la nécessité de ne pas gaspiller. Ces nouvelles habitudes de consommation doivent encore se pérenniser, mais près de 9 Français sur 10 pensent aujourd’hui que la société a besoin de se modifier en profondeur, et, pour les trois quarts, la protection de l’environnement constitue un moteur de la croissance. C’est aussi pourquoi l’économie circulaire rencontre un écho favorable dans l’opinion. Certains industriels évoluent de plus dans ce sens, en privilégiant la vente d’un service plutôt que d’un bien. « Cette dynamique doit aujourd’hui se généraliser à l’échelle nationale afin de mettre en place un modèle économique plus durable et plus respectueux de l’environnement » conclut l’ADEME.
Source : ADEME