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Les gaz de schiste : un avenir ?

Alors qu’en France, l’Assemblée Nationale vient d’adopter la loi visant à interdire la technique de fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz et huiles de schiste, aux Etats-Unis le New York Times a analysé des quantités de messages provenant d’énergéticiens, de géologues et d’analystes économiques pour aboutir à la conclusion que, même de l’avis des spécialistes, cette industrie nouvelle n’est peut-être pas aussi rentable qu’elle en a l’air.

gaa de schisteLe texte sur lequel sont tombés d’accord les députés UMP et les sénateurs réunis en commission vise « à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique ». Ce qui reviendrait à autoriser l’exploitation de ces gaz, mais par d’autres techniques s’il en existait actuellement. Les propriétaires des 66 permis de recherche préalablement acceptés recevront un courrier leur demandant de préciser la technique utilisée. Si la réponse est la fracturation hydraulique ou s’il n’y a pas de réponse, leur permis sera abrogé. Certains pensent que les exploitants risquent de donner des réponses tout à fait incompréhensibles, d’autant que la définition de la fracturation hydraulique n’existe pas dans la loi, pour conserver leur permis en attendant des jours meilleurs. Cela représente cependant un pas vers l’abandon, dans l’immédiat du moins de cette production.

On ne saurait trop recommander aux entreprises se lançant dans l’exploitation des gaz de schiste, de consulter le New York Times, relayé en France par le Journal de l’Environnement, qui donne les conclusions d’une analyse faite à partir de centaines de messages reçus. La technique de fracturation hydraulique est utilisée dans de nombreux endroits des Etats-Unis, avec les conséquences que l’on sait sur l’environnement. Mais là n’est pas le sujet de l’analyse qui porte en fait sur la rentabilité, largement mise en doute, de cette production.

Les courriels réunis par le New York Times émanent de spécialistes, en partie à partir d’une demande de consultation des dossiers publics, ou ont été fournis au journal par des consultants et analystes. Et le journal constate qu’il existe un décalage entre la perception du public et les réalités en ce qui concerne les gaz et huiles de schiste. En effet, selon les données de production des compagnies pétrolières portant sur plus de 10 000 puits, seules 20 % des zones considérées comme « productives » aux Etats-Unis le sont réellement. Et comme elles sont disséminées et entourées de zones non productives, le coût de l’exploitation dépasse parfois les bénéfices engendrés par la production.

D’autre part, les puits « s’essouffleraient » beaucoup plus rapidement que prévu, donc n’apporteraient pas non plus une rentabilité à long terme. Selon le journal américain, même les géologues employés par les compagnies pétrolières doutent, en examinant les taux de production en baisse d’une année de production, de la durée de production prévue par les ingénieurs. Et même des responsables de compagnies pétrolières s’interrogent sur l’honnêteté des chiffres de leurs concurrents en matière de réserve de gaz de schiste, lorsque ceux-ci estiment une production sur 20 à 65 ans. Les compagnies tablaient sur une baisse de production pendant les premières années de l’exploitation, puis sur une stabilisation. Ce qui n’est apparemment pas le cas : la chute continue. Ainsi, pour la formation géologique de Barnett au Texas, dont l’historique de production est le plus « ancien », les données ne laissent pas entrevoir plus de 10 ou 15 ans d’exploitation. Evoquant les forages européens où des compagnies américaines se sont lancées, un officiel de Schlumberger déclare « Tout est question d’argent » et parlant des performances des puits européens : « C’est vraiment minable (…) Les opérateurs vont quand même se lancer, vont parler du potentiel et vont faire du fric ».

Sources : Les Echos, Le Journal de l’Environnement, 3dplannet (image)

Cet article a été écrit par : 

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