A côté des service de vélos en libre-service (VLS), qui ont favorisé le renouveau de l’usage des bicyclettes en milieu urbain, un nouveau type d’offre de vélos a fait son apparition. Il s’agit des vélos dits en free-floating (VFF), toujours en libre-service, mais sans station ni borne d’attache. L’ADEME a lancé une étude pour connaître leur influence sur la mobilité active. Elle montre que ce nouveau service influence actuellement peu les comportements.
Un développement rapide des vélos en free-floating
Apparus en 2017, à Paris et dans d’autres villes de France, les services de vélos en free-floating se sont développés à un rythme très rapide dans le pays. Ainsi, en moins d’un an, plus de 15 000 VFF ont été déployés dans le pays. Ils représentent maintenant 20 % de l’offre de vélos partagés.
Ils présentent de multiples avantages, puisqu’ils offrent aux usagers la possibilité de prendre et de restituer le vélo où ils le souhaitent, sans avoir à se rendre à une station dédiée. Les trajets de porte à porte deviennent alors possibles. Pour les collectivités, ils représentent des investissements moindres que les vélos libre-service (VLS) en station.
Mais ils soulèvent des enjeux en termes d’occupation de l’espace public, car ils peuvent être déposés un peu n’importe où sur les trottoirs. De plus, ils représentent une concurrence pour les vélos en libre-service déjà présents dans de nombreuses villes. Ces deux inconvénients ont mené l’ADEME à étudier les profils des usagers de ces services de VFF, les usages qu’ils en font et leur impact sur les comportements de mobilité.
Un profil peu différent des utilisateurs de VLS
Ces services attirent selon l’étude des personnes qui n’utilisaient pas ou peu le vélo auparavant. Ils sont intéressés par la possibilité des trajets de porte à porte et par la simplicité des procédures d’emprunt des vélos. Il s’agit d’un public jeune, principalement masculin, assez proche des usagers des vélos dans leur ensemble et de ceux en libre-service.
Les déplacements pour se rendre ou revenir d’activités de loisirs constituent une forte part des trajets. L’étude remarque que les VFF se positionnent sur les déplacements les moins structurants et les plus diffus du quotidien. En revanche, elle note aussi une relative sous-représentation des trajets domicile – lieu de travail, ainsi qu’une fréquence de l’intermodalité.
Mais les usagers les utilisent peu souvent. Ils conservent un caractère très ponctuel : moins d’un cinquième en emprunte plus d’une fois par semaine. Ils gagnent certes des utilisateurs parmi les usagers des services de libre-service, mais les usagers ne renoncent pas pour autant à utiliser les VLS. Ils sont nombreux à utiliser les deux services en parallèle.
Une faible influence sur la pratique de la marche et des transports en commun
Il existe aussi des freins à l’utilisation des services de vélos en free-floating, et principalement la disponibilité des vélos. Plus des deux tiers des usagers ont déjà été confronté au problème d’une absence de vélo à proximité. « Comme pour toute offre de transport en libre-service, les usagers rechignent à marcher plus de 5 minutes pour accéder au service » précise l’étude. C’est donc plutôt une forme de complémentarité qui prévaut : ils sont fréquemment utilisés pour réaliser les premiers ou les derniers kilomètre d’un trajet par ailleurs effectué en transports en commun, ou par un piéton pour aller plus vite à l’occasion.
En conclusion, souligne l’étude, « en raison du caractère ponctuel de l’usage des VFF, que moins d’un cinquième des usagers empruntent plus d’une fois par semaine, ce nouveau service n’a qu’une faible influence sur l’intensité de la pratique de la marche et des transports en commun« . Elle précise toutefois qu’en raison de la nouveauté de ce service, et du changement d’opérateur du service Velib’ à Paris, où l’étude a été réalisée, il sera utile d’étudier ces articulations lorsque la situation se sera stabilisée.
Source : ADEME