Selon une étude de l’ADEME lancée en 2010, le changement d’heure permet des économies en énergie et en CO2 « réelles mais modestes, pour un coût quasi-nul de mise en œuvre« . Il participe donc, depuis les chocs pétroliers des années 70, à la limitation de la consommation énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour l’éclairage, le gain est « confirmé et pérenne« . En 2009, les gains correspondaient à 440 GWh environ (la consommation en éclairage de quelque 800 000 ménages) et ont évité 44 000 tonnes d’émissions de CO2. Historiquement bien sûr, le gain sur l’éclairage diminue en raison de l’utilisation qui se généralise des lampes basse consommation, et du calage de l’éclairage public sur « la nuit solaire« . Mais il subsistera en 2030, où l’ADEME l’évalue à 340 GWh.
Par contre pour les usages thermiques, les baisses ou hausses induites par le changement d’heure ne sont pas significatives. Elles pourraient l’être en 2030 (130 GWh) « à condition que des systèmes de régulation automatique soient installés pour respecter les consignes de température. » Et on enregistrerait une économie de 70 000 à 100 000 tonnes de CO2.
Le changement d’heure permet de plus une économie de puissance électrique qui permet de soulager le réseau. Les pointes d’avril, même si elles n’atteignent pas celles de l’hiver, représentent un enjeu important, car au printemps et à l’automne, on observe des risques élevés de marges insuffisantes. En 2009, cela a permis une diminution de 3,5 GW de la puissance appelée à 19 heures.
Le contexte de chaque pays étant particulier, les évaluations ne sont guère généralisables Toutefois des études américaines et australiennes montrent que l’usage de la climatisation conduit à une surconsommation avec le régime d’heure d’été. Un problème qui pourrait se présenter un jour en France, si les climatiseurs ne sont pas bien régulés. Par contre, l’ADEME écarte la perturbation des rythmes biologiques, les activités agricoles, etc, de ses évaluations, estimant les études rares, et encore plus rarement étayées par des arguments factuels.
Quatre évaluations ont déjà eu lieu : en 1976, en 1995 (EDF), en 2007 (« Energies Demain » pour le compte de l’ADEME), mais celle de 2010 a permis d’évaluer plus précisément l’influence des usages du chauffage et de la climatisation à l’horizon 2030.
Source : ADEME