Fin mars, Surfrider Europe a lancé sa vingt-septième édition des Initiatives Océanes. Cela consiste en des nettoyages de plages, lacs, rivières et fonds marins partout dans le monde. Ces collectes de déchets sont organisées par des bénévoles, avec l’appui de la fondation. Celle-ci a profité de cette occasion pour dresser un bilan de ces collectes de déchets et rappeler leur utilité et leur portée au niveau local, national et européen.

Les Initiatives Océanes : collecte des déchets et recueil de données
Les Initiatives Océanes poursuivent plusieurs objectifs. Elles visent à encourager les gens à agir, en apportant de plus une palette d’outils ainsi qu’un peu de pédagogie. Elles cherchent aussi à sensibiliser le plus grand nombre en leur faisant prendre conscience des impacts de la pollution liée aux déchets directement sur le terrain. Mais elles veulent aussi aller à la source du problème. Les bénévoles informent la fondation sur les déchets ramassés durant leur nettoyage. Ils contribuent à la recherche sur la pollution et permettent d’influencer les lois.
En effet, plus encore qu’une collecte de déchets, les Initiatives Océanes constituent également un moyen efficace de recueillir des données. Les bénévoles ne se contentent pas d’un simple nettoyage. Ils ont pour mission de quantifier et qualifier les déchets après chaque opération. Ceux-ci sont minutieusement triés et répartis en plusieurs catégories – d’une trentaine à une centaine selon le protocole que les bénévoles choisissent d’adopter. Ces Initiatives Océanes prônent donc le développement de la science participative qui permet d’agir directement à la source de la pollution.
Des données pour informer et sensibiliser le public
Les données collectées sur les déchets permettent de remonter de leur origine jusqu’à la fin de leur cycle de vie. Et ce système de classement et de décompte améliore nettement la connaissance scientifique. Ces données sont partagées avec des laboratoires de recherches, des bureaux d’études ou des institutions publiques et environnementales.
Elles représentent aussi un levier d’action pédagogique considérable ; En communiquant à leur propos, Surfrider Europe informe et sensibilise tous les publics à la thématique des déchets aquatiques, une condition essentielle pour engager un changement global des mentalités et des pratiques.
Le bilan environnemental dressé grâce aux données collectées
Ainsi, « Lors des Initiatives Océanes de 2020 par exemple, l’équivalent de 90 piscines olympiques remplies de mégots ont été retrouvées, 47 622 cotons-tiges représentant 40 terrains de football ont été collectés et 9 779 applicateurs de tampons correspondant à 37 ans d’utilisation pour une femme ont été récoltés… » précise la fondation.
Seuls les chiffres poussent les décideurs à agir en faveur d’une réduction des déchets à la source et de la protection de l’Océan. Les bilans environnementaux, dressés à l’aide des données récoltées par les bénévoles, représentent des preuves scientifiques irréfutables pour faire pression et appeler à l’action des autorités publiques comme des acteurs privés. Mais, aussi, pour alerter sur de nouvelles pollutions et mesurer l’impact de mesures déjà adoptées.
Ils ont déjà permis d’adopter de nombreuses mesures au niveau européen, dont l’an dernier la directive SUP (single use plastic) sur les plastiques à usage unique. Il en va de même pour les directives sur les sacs plastique de caisse et sur le cadre stratégie sur le milieu marin.
Quelques éléments du bilan 2020
Ces collectes de déchets dans le cadre des Initiatives Océanes apportent aussi quelques objets insolites. Ainsi, en 2020, ont été trouvés : un magnétoscope, un obus, un coffre-fort, 46 cartouches de protoxyde d’azote, une gouttière, 2 bombonnes de gaz, 2 parasols, 3 balais… Un véritable inventaire à la Prévert !
Le bilan fait de plus un focus sur les mégots de cigarettes. Ils représentent à la fois une pollution plastique et une pollution chimique, et sont présents dans 100 % des collectes de déchets. Une partie de la cigarette est réalisée en plastique et plus particulièrement en acétate de cellulose. Une fois dans l’eau, les mégots vont se fragmenter petit à petit en microplastique. Mais les mégots de cigarettes contiennent aussi énormément (jusqu’à 4000) de substances chimiques différentes (mercure, cadmium, plomb comme métaux lourds mais également des pesticides, des phénols ou encore de la nicotine, du goudron…). La seule campagne 2020 en a rapporté 679 632 !
Sources : Bilan environnemental des Initiatives Océanes, Surfrider Europe