Différentes études parues ces derniers temps cherchent à nous convaincre que, pour lutter contre le dérèglement climatique, il faut manger moins de viande. Le Réseau Action Climat (RAC), plus positif, nous encourage plutôt à plus nous nourrir de légumes secs, au travers d’un rapport intitulé Les légumes secs – Quelles initiatives territoriales ? publié en collaboration avec Solagro. Non seulement leur introduction dans nos régimes alimentaires permet de diminuer nos besoins en protéines animales – dont la production est fortement émettrice de gaz à effet de serre (GES) – mais leur introduction dans les rotations agricoles permet de diminuer les apports d’engrais azotés – eux-aussi fortement émetteurs de gaz à effet de serre. Rappelons de plus que 2016 a été déclaré année internationale des légumineuses par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Selon le RAC en effet, l’agriculture et l’alimentation en général peuvent et doivent contribuer à l’objectif de maintenir l’élévation de la température de la planète en deçà de 2° C, voire de 1,5° C, comme le demande l’Accord de Paris. Et les légumes secs ont toute leur place dans cette action. La France en est actuellement un faible consommateur (deux fois moins que la moyenne européenne), mais aussi un faible producteur, puisque nous importons 80 % de nos besoins.
Si les filières de légumineuses à destination de l’alimentation animale (graines et fourrages) sont généralement mises en avant, « en revanche, les légumes secs traditionnels (pois et pois chiches, lentilles, fèves ou haricots), ne sont pas encore l’objet de toutes les attentions » précise le RAC qui poursuit : « Et pourtant… Leurs itinéraires de production relativement sobres en intrants, leur ancrage territorial (près du tiers de la production française est sous signes officiels de qualité et d’origine), leur qualité nutritionnelle ou encore leur prix d’achat abordable pour les consommateurs en font des produits très intéressants au regard de la transition alimentaire devenue indispensable à notre société. » En effet, le secteur de l’alimentation alimentaire représente près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre du territoire français. « L’utilisation des engrais azotés et la consommation de produits animaux sont des facteurs importants dans les émissions de GES du secteur agricole. Les légumes secs, sources alternatives de protéines, sont ainsi un levier d’atténuation incontournable. »
Après un état des lieux des filières de légumineuses à grains en France (les légumes secs, leurs intérêts environnementaux, sanitaires et agronomiques et un état de la production et de la consommation), l’étude passe en revue diverses initiatives françaises qui ont permis l’émergence d’une filière de qualité, ainsi que des initiatives à l’étranger. Elle donne ensuite son analyse et ses recommandations pour développer les légumes secs :la nécessité de politiques ambitieuses pour soutenir le développement de la production et de la consommation. Le rapport souligne de plus qu’une partie de la solution se trouve dans les territoires : systèmes alimentaires territoriaux, introduction de légumes secs au menu des cantines, développement des appellations de l’origine et de la qualité, etc.
Source : RAC