A quoi pourraient bien servir toutes ces mines abandonnées parce qu’épuisées ou d’une rentabilité insuffisante ? Mais à se chauffer bien sûr. Cela existe déjà : c’est le cas de collectivités, en Europe (où les Pays-Bas ont été pionniers dans ce domaine) et au Canada, qui extraient en effet la chaleur présente dans les vieux tunnels. Mais un groupe de chercheurs de l’Université Mc Gill (Montréal) a voulu aller plus loin et établir un modèle utilisable par les ingénieurs pour prévoir le potentiel géothermique de toute mine souterraine dès sa fermeture.
Selon leurs calculs, un kilomètre de mine profonde type pourrait dégager environ 150 kW de chaleur, soit l’équivalent du chauffage de 5 à 10 ménages canadiens pendant les périodes creuses. Ils ont analysé aussi les flux de chaleur à travers les tunnels de mines inondées. L’eau peut être pompée en surface, sa chaleur extraite puis, une fois refroidie, renvoyée dans le sous-sol. Mais pour que ce système soit durable, il ne faut pas pomper l’eau plus rapidement que la roche ne peut l’alimenter. Ce modèle servira donc à analyser, selon différents scénarios d’extraction de chaleur, les possibilités de la mine.
Selon les chercheurs, un million de Canadiens pourraient bénéficier de cette chaleur, et le potentiel serait encore plus important dans les zones de population dense : « Les mines abandonnées exigent en permanence une surveillance et une réhabilitation des plus coûteuses. L’utilisation de la mine dans un processus géothermique va compenser ces coûts et aider l’industrie minière à devenir plus durable. »
Source : Enerzine, Le Républicain Lorrain (photo)
