On connaissait déjà les effets néfastes pour la santé des particules fines, dont l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) confirme les niveaux de preuves forts. Mais voici que l’Agence alerte sur les particules ultrafines présentes dans l’air ambiant ainsi que sur le carbone suie et le carbone organique, non-réglementés. La solution passe pour elle par la réduction du trafic routier au profit d’autres modes de mobilité.
Les particules ultrafines néfastes pour la santé
L’Anses a actualisé ses connaissances sur les composés, les sources et les tailles des particules de l’air ambiant, et trouvé de nouvelles preuves d’effets sur la santé. Cette évolution l’a conduite à une cotation en 5 niveaux de ces particules : de « absence d’effet » à « fort ». « Les niveaux de preuves les plus forts d’effets néfastes pour la santé concernent le carbone suie, le carbone organique et les particules ultrafines (taille nanométrique). Les données recueillies depuis 2013 confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés » confirme-t-elle.
Les nouvelles preuves trouvées visent ainsi certains composés des particules, dont les aérosols inorganiques secondaires (incluant ammonium, sulfate, et nitrate) principalement, ainsi que pour les métaux de transition (fer, zinc, nickel, cuivre et vanadium), la silice et les endotoxines. Leurs effets néfastes varient de modérés à forts.
Trois indicateurs non-réglementés
Elle recommande donc pour les politiques publiques de cibler en priorité trois indicateurs non-réglementés : les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique. En plus, bien sûr, des indicateurs déjà en vigueur et concernant les PM2,5 et PM10. Mais, si elle vise particulièrement les transports routiers, elle estime qu’il faut continuer les recherches sur les effets sur la santé de l’exposition à d’autres sources de particules : l’agriculture, le transport maritime et l’activité aéroportuaire.
Il faut amplifier les efforts en ce qui concerne les transports routiers, et cela en complément des évolutions technologiques. « Les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes. Les données recueillies depuis 2013 sur le carbone suie, les particules PM2,5 et poussières de route ou encore les particules d’échappement Diesel, confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés » souligne-t-elle.
Réduire le trafic routier
L’Agence étudie plusieurs scénarios d’évolution (filtres à particule généralisés, recul du Diesel…) et en déduit « une évolution favorable de la qualité de l’air ambiant, quels que soient les scénarios des évolutions de technologies du parc de véhicules. En effet, les simulations se traduisent par une baisse des concentrations moyennes annuelles, importante pour des polluants du trafic comme le carbone suie (-30% en zone urbaine dense) et le dioxyde d’azote. » Mais les diminutions sont plus limitées pour les particules PM2,5 et PM10, et les valeurs guides de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) restent dépassées sur la quasi-totalité du territoire.
Pour réduire l’exposition aux particules ultrafines et fines, l’Anses en appelle donc à une réduction du trafic routier. Elle demande le renforcement des autres modes de mobilité, les transports en commun, l’intermodalité et les modes actifs de transports, c’est à dire la marche, le vélo ou la trottinette.
Source : Anses