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Les poissons d’eau douce contaminés aux microplastiques

goujonL’Ineris, (Institut national de l’environnement industriel et des risques), à l’occasion de son rapport scientifique 2013-2014, publie les résultats d’une analyse sur la pollution des milieux aquatiques d’eau douce par es microplastiques. Elle met en évidence pour la première fois la contamination d’un poisson d’eau douce, en l’occurrence le goujon.

Au XXe siècle, l’utilisation des matières plastiques s’est généralisée en raison de leurs propriétés physiques et de leur faible coût. Au niveau mondial, on en produisait 1,5 million de tonnes en 1950, mais 288 millions de tonnes en 2012. Corollaire de ce développement, on compte dans l’Union Européenne, en 2012, 25 millions de tonnes de déchets plastiques, dont plus de 9 millions ne sont ni recyclables, ni valorisables en énergie. L’utilisation massive de ce matériau a provoqué un accroissement de sa présence dans l’environnement, sous forme de macro comme de micro-déchets.

La contamination par des particules inférieures à 5 mm a déjà été étudiée dans le milieu marin, où elles sont ingérées par des poissons comme par des mammifères marins. En revanche, il existait peu de données sur la contamination des lacs et des rivières par ces microplastiques. C’est cette étude que l’Ineris a mené pendant deux ans, en choisissant comme espèce « sentinelle » le goujon, largement répandus dans les cours d’eau européens. 812 individus de l’espèce, issus de 33 sites répartis sur plusieurs cours d’eau français, ont ainsi été observés et analysés.

Grâce au développement par l’institut d’une méthodologie spécifique pour mieux détecter les microplastiques, les équipes de chercheurs ont pu mettre en évidence la contamination de 10 % des goujons par des microplastiques (microbilles, microfibres, fragments), un résultat cohérent avec celui des études réalisées en milieu marin. Pourtant, malgré la présence avérée de microplastiques dans l’eau ou les sédiments, d’autres études n’avaient pas observé de contamination chez certaines espèces de poissons. L’Ineris émet l’hypothèse que, par son comportement, le goujon semble plus exposé : il se nourrit en effet en fouillant le sable et les graviers au fond des cours d’eau.

L’Ineris n’en tire toutefois pas une conclusion définitive : « La présence de microplastiques dans l’organisme des poissons pose la question de leurs effets sur les espèces aquatiques. L’INERIS, qui mène des travaux sur l’impact des perturbateurs endocriniens (PE) sur les milieux aquatiques, a abordé la question des effets PE des microplastiques en prolongement de son étude. La relation entre la contamination des organismes et la présence d’individus intersexués au sein des populations de l’échantillon a été analysée. En conditions environnementales réelles, on constate pour l’heure une absence de lien entre la contamination aux microplastiques et d’éventuels effets PE : des travaux complémentaires seraient nécessaires pour confirmer l’hypothèse d’un lien. »

Source : Ineris

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