Contre-manifestation critique au forum économique de Davos (Suisse), les Public Eye Awards viennent dénoncer, plutôt que récompenser, les entreprises qui se sont distinguées par leurs agissements irresponsables, en « se rendant coupables de violations des droits humains et d’atteintes à l’environnement particulièrement crasse » . Cette année, la Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace Suisse ont décerné leurs prix à la banque britannique Barclays et à Vale, multinationale du secteur minier, d’origine brésilienne.
La banque Barclays obtient le prix du jury pour son activité de spéculation sur les matières premières alimentaires, qui « fait grimper les prix des produits alimentaires aux dépens des plus pauvres. Rien qu’au second semestre 2010, ce sont 44 millions de personnes dans le monde qui se sont retrouvées en situation d’extrême pauvreté en raison de cette hausse des prix. »
Le prix du public vient « distinguer » le groupe brésilien Vale, premier producteur de minerai de fer au monde, pour sa participation à la construction du barrage de Belo Monte, en Amazonie, déplaçant de nombreuses personnes sans compensation : « La réalisation de ce projet va forcer près de 40’000 personnes à quitter leurs lieux de vie, sans avoir été consultés et sans recevoir la moindre compensation. Dans la région, 80% des fleuves seront détournés pour le barrage, inondant une surface équivalente à celle du Lac de Constance. Les conséquences pour les populations indigènes et pour les écosystèmes seraient désastreuses. »
Vale était talonné au classement par le groupe japonais Tepco, le plus grand producteur privé mondial d’électricité, tristement célèbre depuis Fukushima, pour avoir « sciemment négligé la sécurité de ses centrales nucléaires » , puis venait le groupe sud-coréen Samsung, qui « utilise dans ses usines des produits hautement toxiques, parfois même interdits, sans en informer ses ouvriers, ni les protéger. »
En conclusion, François Meienberg de la Déclaration de Berne a déclaré :
Avec les Public Eye Awards nous poursuivons également un objectif à plus long terme. Toutes ces nominations que nous publions chaque année révèlent un manque patent d’État de droit dans de nombreux pays du globe. Elles sont autant de cris du cœur contre un système où les auteurs d’atteintes aux droits humains ou à l’environnement n’ont à craindre aucune sanction.
Sources : The Public Eye Awards (Communiqué de presse et site)