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Les risques du dérèglement climatique en France

Le second volet du 6ème rapport de synthèse du GIEC, paru le 28 février, dresse le panorama d’une situation et de risques du changement climatique qui vont encore s’aggraver. Il propose des fiches détaillant région par région les risques du dérèglement climatique déjà bien présent. Il ne s’agit pas d’une analyse pays par pays. Alors que peut-on en déduire des impacts pour la France ?

Risques du dérèglement climatique

Les projections des précédents rapports confirmées ou dépassées

« La plupart des tendances et les projections des précédents rapports du Giec se sont confirmées, ou ont été en dessous de la réalité : la situation s’est significativement aggravée » depuis le dernier rapport, constate Wolfgang Cramer, Directeur de recherche au CNRS, qui a participé à ce travail. Cependant, « ces travaux montrent également que la capacité des sociétés humaines à s’adapter diffère beaucoup entre des pays du Nord et du Sud, et même à l’intérieur d’un même État. » C’est un peu le cas pour la France, qui se trouve aux confins de plusieurs « régions », selon l’analyse du GIEC.

Vagues de chaleur, sécheresses entraînant des feux de forêt, inondations dramatiques se multiplient déjà en Europe, alors que le niveau actuel de réchauffement atteint 1,09°C. Les promesses de Etats (et elles ne sont pas tenues à ce jour) amènent à prévoir un réchauffement de 2,7°C à l’horizon 2100. Le rapport identifie l’amplification des risques dus à ces phénomènes, en fonction de l’augmentation de la température.

Des régions concernées par différents risques du dérèglement climatique

La canicule, premier risque identifié, fera de plus en plus de victimes. On a vu la hausse de la mortalité provoquée par celle de 2003. Le nombre de morts va « doubler ou tripler pour un réchauffement de 3°C », selon le rapport. Or on peut s’adapter jusqu’à un certain seuil, mais cela devient de plus en plus difficile, voire impossible après.

Avec un réchauffement de la planète de 3°, le Sud de la France affrontera 20 à 30 jours de température supérieure à 35°C par an. Or dès 2°, les écosystèmes qui capturent une partie des émissions CO2 sont menacés de manière irréversible, avec des conséquences importantes sur les animaux et les plantes. « Les zones à risque de feu de forêt vont s’étendre en Europe, menaçant la biodiversité et les puits de carbone ».

D’autres risques du dérèglement climatique sont associés à la sécheresse et à la canicule. Et ils menacent directement l’alimentation. « Des pertes de production agricole substantielles sont projetées pour la plupart des régions européennes au cours du XXIe siècle et elles ne seront pas compensées par les gains de production en Europe du Nord », avertit le rapport.

Le manque d’eau concerne particulièrement les régions du Sud de l’Europe, donc aussi une partie de la France. Un tiers de la population serait donc concerné à 2°. Un risque qui double si la température monte de 3°, et l’Europe centrale, à laquelle appartient une autre partie du territoire, encourrait le même risque à ce seuil. Des « pertes économiques importantes dans les secteurs dépendant de l’eau et de l’énergie peuvent se produire », avertit le rapport.

Avec les émissions actuelles et les mesures d’adaptation prises, les inondations pourraient provoquer des dégâts « multipliés par 10 à la fin du XXIe siècle ». D’autres risques liée à l’eau ou à la sécheresse existent comme l’ouverture de cavités après une inondation ou la fissuration des maisons par le retrait-gonflement de l’argile après une sécheresse.

La montée du niveau de la mer : un phénomène déjà présent qui va s’aggraver

Et l’on sait déjà que la montée du niveau des mers représente un risque majeur pour toutes les villes côtières. Et particulièrement en Méditerranée : « la hausse du niveau de la Méditerranée s’accélère et provoque des changements du littoral plus violents que prévu lors du dernier rapport. La vulnérabilité du littoral méditerranéen, pour ses écosystèmes comme pour les installations humaines et le patrimoine, est particulièrement importante car, jusqu’ici, la mer ne montrait que de faibles marées et rarement de grosses tempêtes touchant les côtes », précise Wolfgang Cramer.

Les territoires ultramarins ne sont pas épargnés par les risques du dérèglement climatique, avec notamment des cyclones tropicaux plus intenses et une grande vulnérabilité des côtes des îles à la montée du niveau de la mer. « La vulnérabilité de ces communautés, tout particulièrement celles qui dépendent des récifs coralliens pour vivre, pourra dépasser les limites de l’adaptation bien avant 2100, même avec un scénario de faible émission de gaz à effet de serre », alertent les scientifiques.

Sources : FranceInfo, CNRS

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