Le gouvernement a annoncé, dans le cadre de prochaine conférence sur le climat, la suppression des aides de la France à la construction de centrales à charbon à l’étranger. La mise en place de cette mesure sera immédiate, selon le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie.
« Nous supprimerons tous les crédits à l’exportation pour les projets de centrales à charbon sans dispositif de capture de CO2 » a précisé le Premier Ministre. Ces crédits à l’exportation, gérés par la Coface, offrent des garanties aux entreprises françaises exportant leur technologie vers les pays en voie de développement. En fait, en ce qui concerne le charbon, Alstom en était l’unique bénéficiaire. Cependant, ces subventions ne sont pas complètement stoppées puisqu’elles seront redistribuées au groupe pour ses investissements dans les énergies renouvelables : « J’ai proposé à Alstom que ces aides lui soient données pour investir dans les énergies renouvelables » a ainsi précisé la Ministre de l’Ecologie.
A moins de trois mois de la COP21, la France cherche à réaffirmer son « exemplarité » en qualité de pays hôte en matière de lutte contre le changement climatique, par un geste symbolique, dont se félicitent les ONG engagées dans ce domaine. Ainsi, les Amis de la Terre, par la voix de Lucie Pinson, estime que « C’est une très bonne nouvelle et c’est la position la plus ambitieuse au niveau international. Mais nous attendons tout de même d’avoir le texte noir sur blanc pour connaître toutes les modalités d’application. » Même son de cloche du côté de la Fondation Nicolas Hulot qui complète : « Une chance pour nos industriels car il y aura plus d’emplois à l’avenir dans les énergies renouvelables que dans le charbon. »
Par la même occasion, le gouvernement a lancé en grande cérémonie la mobilisation française pour la prochaine conférence sur le climat, devant un parterre d’élus, d’ONG, de scientifiques et de chefs d’entreprise entre autres. Les entreprises sont d’ores et déjà une cinquantaine à soutenir l’événement : le secteur privé prend en charge 10 % du budget de la conférence, moins cependant que n’en souhaitait l’Etat (20 %).