La généralisation des compteurs intelligents fera partie des mesures prévues dans la stratégie Energie 2050 du Conseil Fédéral de Suisse. Mais tandis qu’une étude réalisée par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ) conclut que l’installation de ces compteurs nouvelle génération serait rentable en Suisse, certains médias soulignent, témoignages à l’appui, que ceux-ci ne font pas l’unanimité dans d’autres pays comme le Canada ou la France.
Cette étude, commandée par l’Office Fédéral de l’Energie (OFEN) et récemment publiée par l’EPFZ montre effectivement que l’introduction à large échelle des compteurs intelligents en Suisse serait rentable. Elle en estime le coût à 1 milliard de francs suisses (CHF), soit près de 833 millions d’euros, mais pour les consommateurs finaux (ménages, entreprises de services et commerces principalement), cela se solderait par des économies d’énergie chiffrées entre 1,5 milliard CHF (près de 1,25 milliard d’euros) et 2,5 milliards CHF (plus de 2 milliards d’euros).
Cette étude a porté sur cinq scénarios : le statu quo (absence de compteurs intelligents), une campagne d’information par courrier pour inciter les consommateurs à mieux gérer leurs consommations d’électricité, et le remplacement de 20 %, 80 % et 100 % des compteurs. Selon Thorsten Staake, coauteur de l’étude, l’hésitation n’est pas possible :
L’installation de compteurs intelligents à large échelle est avantageuse, car elle implique des effets d’échelle. Les coûts fixes, autrement dit de gestion du logiciel et de l’appareil, sont comparables entre le scénario de remplacement de 80% ou de 100% de la totalité des compteurs.
Quant aux coûts, il estime qu’il devrait être réparti entre le consommateur final et l’entreprise d’électricité. Mais, souligne un autre média, il faudra pour cela créer des bases légales pour que ces équipements soient financés via les coûts du réseau facturés aux clients finaux. Les fournisseurs d’électricité ne jugent pas ce renouvellement indispensable, car l’étude précise que, pour eux comme pour les exploitants de réseau et les producteurs d’électricité, les coûts dépasseraient les avantages, selon la législation en vigueur. Cependant, conclut l’étude, ces compteurs auraient globalement un effet légèrement positif sur l’économie.
La Radio Télévision Suisse (RTS) remarque toutefois que ces compteurs « ne font pas l’unanimité dans certains pays pionniers comme le Canada et la France. » Au Canada, l’inquiétude, et même véritable « psychose », vient des fréquences électriques qui sont émises et qui seraient franchement incommodantes pour certaines personnes. En France, toujours selon RTS, l’impact au niveau des ondes ne semble pas avéré et n’inquiète pas spécialement, mais l’inquiétude vient de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) qui demande que la transmission des données soient mieux encadrée et sécurisée.
Sources : Le Temps, News.admin, RTS