Les biocarburants doivent prendre une place de plus en plus importante dans l’énergie nécessaire à nos véhicules, comme le prévoit l’Union Européenne. Et pourtant, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Nebraska, à Lincoln, et publiée par Nature Climate Change, l’éthanol produit à partir des feuilles de maïs serait au final plus polluant que l’essence traditionnelle.
En effet, selon ces scientifiques, il aurait été démontré que le sol privé des résidus de la culture du maïs, nécessaires au processus naturel, mais retirés et utilisés pour la production de l’éthanol, ne capturait pas la même quantité de dioxyde de carbone. Ainsi dans un espace de quelque 52 millions d’hectares, répartis sur 12 états du Middle West américain, qui constitue la Corn Belt, ou « ceinture de maïs » des Etats-Unis, il a été constaté que l’élimination même minime de ces résidus génère 100 g de CO2 par mégajoule de biocarburant produit. Les chercheurs évaluent donc que dans les émissions liées à cette production dépasseraient donc de 7 % les émissions générées par l’essence.
Ils estiment donc que l’objectif – louable au demeurant – d’émettre moins de gaz à effet de serre en produisant un carburant « plus propre » grâce à l’éthanol de maïs aurait été largement surestimé. L’évaluation du cycle de vie de ces biocarburants ne tiendrait donc pas un compte exact des émissions de CO2 liées à l’élimination de ces résidus, car celle-ci, en diminuant la part de carbone absorbée par le sol, entraînerait une plus grande quantité libérée dans l’air. Ainsi, les émissions produites dépasseraient de 62 g le seuil établi dans l’objectif de la réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre, que demande la loi américaine de 2007, Energy Independence and Security Act.
Sources : France Agricole, Futura Environnement