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L’humanité s’endette depuis le 20 août, écologiquement parlant

L’ONG Global Footprint Network calcule chaque année depuis 1992 le jour de dépassement des capacités de la Terre, autrement dit sa capacité à reconstituer ses ressources et absorber ses déchets, CO2 compris. Cette année, la date fatidique est tombée le 19 août. L’humanité vit donc depuis plusieurs jours maintenant, et jusqu’à la fin de l’année, « à crédit » pour satisfaire à ses besoins d’alimentation, de boisson, d’énergie, de production et surexploite le milieu naturel.

Ainsi, selon les derniers calculs de l’ONG, la demande mondiale équivaut à une fois et demie la capacité de la Terre, et, selon ses projections, avant le milieu du siècle, la satisfaction de nos besoins demandera la capacité de deux planètes, voire en 2050 de trois planètes ! En effet, bien que variable d’une année sur l’autre, le jour de dépassement devient globalement de plus en plus précoce. En 1961, la Terre était encore excédentaire, avec un quart de réserve non consommée. Une situation qui s’est inversée dans les années 70 en raison de la croissance démographique et de l’avènement de la société de consommation. Au milieu des années 90, le jour de dépassement tombait en novembre, dans les années 2000 en octobre. « L’amélioration des technologies ont permis d’augmenter la productivité biologique au cours des années, mais celle-ci peine à suivre le rythme avec lequel la population et la demande de ressources croissent » , développe l’ONG.

image actu-environnement

Parmi les pays qui « ponctionnent » le plus, on trouve en tête la Chine, les Etats-Unis, le Brésil et la Russie. Selon Diane Simiu, directrice du programme de conservation de WWF, ils représentent à eux seuls 50 % de l’empreinte écologique mondiale. Si la biocapacité  du Brésil est encore supérieure à son empreinte écologique, ce n’est pas le cas de la Chine, où la demande des Chinois est deux fois plus importante que la production de ressources naturelles. L’empreinte écologique des pays développés est cinq fois supérieure à celle des pays pauvres : par exemple le Japon aurait besoin de 7 fois plus de ressources pour satisfaire sa consommation actuelle, les Emirats arabes unis de 12, 3 fois plus ! Pour répondre aux besoins des Français, 1,6 France nous « suffirait », et 1,9 Etats-Unis pour les Américains, 2,5 Allemagne pour les Allemands, 3,3 Royaume-Uni pour les Britanniques, 3,1 Grèce pour les Grecs, 4,3 Suisse pour les Suisses, 4,4 Italie pour les Italiens…

La surexploitation des ressources provient, selon l’ONG, de quatre facteurs principaux : ce que nous consommons, l’efficacité avec laquelle les produits sont fabriqués, la population mondiale et la capacité de production de la nature. 72 % de la population mondiale vivent dans un pays surexploitant la biocapacité. Seuls 14 % bénéficient encore d’une biocapacité plus importante que leur empreinte écologique : le Brésil, nous l’avons dit, mais aussi la Finlande, le Canada et l’Australie.

« Même si les chiffres montrent clairement que la demande en ressources de l’humanité dépasse la capacité de notre planète à les produire, nous pouvons encore prendre des mesures audacieuses et construire un avenir prospère, fondé sur l’utilisation durable des ressources. Mais il faut agir dès maintenant. En tant que consommateur, on peut aussi manger moins de viande dont la production dégage 20 à 30 % de plus de gaz à effet de serre que celle de légumes, et sélectionner des produits en s’assurant qu’ils proviennent de sources gérées durablement. » conclut Diane Simiu.

Sources : Le Monde, Actu-Environnement

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