Une étude du think thank britannique Autonomy révèle qu’il faudrait réduire drastiquement nos heures de travail pour sauver la planète. Travailler moins permettrait de réduire de manière importante les émissions de gaz à effet de serre liés à nos déplacements travail/domicile, à la production de biens de consommation et… à nos échanges de courriels et donc de lutter contre le réchauffement climatique..
Des données de l’ONU et de l’OCDE
Voilà une étude qui ne devrait pas plaire à tout le monde ! Oublier le « travailler plus pour gagner plus », vive le « travailler moins pour sauver la planète », en quelque sorte, si l’on en croit les chercheurs. L’étude se fonde cependant sur des données collectées par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de coopération de développement économiques (OCDE) : celles des émissions de gaz à effet de serre par pays et par secteur industriel.
Elle porte principalement sur trois pays : le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suède. Elle explique que la durée du temps de travail qu’elle détermine varie en fonction des pays. Selon que leur économie est plus ou moins carbonée, certains pays pourraient travailler plus que d’autres. Mais la durée du temps de travail qui permettrait de limiter le réchauffement climatique en deçà de 2° n’en est pas moins fort réduite.
5, 5 heures de travail par semaine
Ainsi les chercheurs préconisent 12 heures de travail par semaine pour les Suédois, 9 heures pour les Anglais et seulement 6 heures pour les Allemands car leur économie génère plus de gaz à effet de serre. Nos heures de travail se montent actuellement à un peu plus de 36 en Europe… Quant à la moyenne des pays de l’OCDE, il faudrait limiter le temps de travail à 5 heures et 30 minutes, pour agir sur l’environnement !
« Je dirais que la crise climatique nécessite une baisse sans précédent de l’activité économique (…). Si la durabilité écologique nécessite une baisse générale de la consommation, alors l’augmentation du temps de loisir n’est pas tant un luxe mais une urgence », explique Philippe Rey, de l’université de Karlsruhe, un des co-auteurs de l’étude.
« Il est nécessaire de mettre en place d’autres mesures qui facilitent une transformation économique radicale, comme remplacer certains métiers du secteur industriel par des métiers du secteur tertiaire, l’extraction d’énergies fossiles par des actions respectueuses de la planète, par exemple, les opérations de reforestation. »
Changer notre manière de consommer
Une baisse drastique de l’activité économique permettrait donc de mieux lutter contre le réchauffement climatique. Cependant, elle ne suffira pas à elle seule à maintenir le seuil des 2° à la fin du siècle. Elle doit aussi s’accompagner d’un changement drastique de notre manière de consommer.
« La crise climatique nécessite une baisse sans précédent de l’activité économique », P. Rey. « Si la durabilité écologique nécessite une baisse générale de la consommation, l’augmentation du temps de loisir n’est pas un luxe, mais une urgence. »
D’ailleurs, insistent les experts « Il est important de comprendre que la transition vers une semaine de travail réduite est actuellement possible, et qu’il ne s’agit pas d’une utopie abstraite. Il n’y a aucune corrélation entre la productivité et le nombre d’heures travaillées par jour. S’épuiser au travail n’a aucun sens sur le plan commercial ».
Sources : Cosmopolitan, Maxisciences, L’info durable