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L’impact environnemental des œufs en batterie

Production d'oeufs en batterie

Outre le confort plus que discutable de ces pauvres poules pondeuses élevées en cage, la production d’œufs en batterie est-elle bonne pour l’environnement ? Non, bien sûr ! C’est en tout cas ce qu’indique une étude, réalisée par des chercheurs espagnols et parue dans le Journal of Cleaner Production, Elle met en cause principalement l’alimentation de ces animaux et le renouvellement fréquent des poules épuisées par le rythme de ponte.

Production d'oeufs en batterie

Une première étude sur la performance environnementale des œufs

L’œuf est une source de protéines précieuse pour l’alimentation humaine et bon marché. Sur les 7 millions de tonnes d’œufs produits chaque année dans l’Union Européenne, beaucoup proviennent encore de poules en cages. L’Espagne en est d’ailleurs un des plus grands producteurs. L’interdiction de la vente des œufs coquilles issus de poules en cages est toutefois prévue en 2022 dans la Loi Alimentation française.

Les chercheurs espagnols à l’origine de l’étude soulignent un manque évident d’études sur la performance environnementale des œufs produits par les systèmes d’élevage intensif. Leur étude, fondée sur la méthodologie de l’analyse du cycle de vie met en relief les impacts environnementaux d’une ferme espagnole type, produisant en batterie 13 millions d’œufs par an avec 55 000 poules pondeuses.

Elle inclut l’alimentation des poules, l’eau, l’électricité, le transport, les produits chimiques pour le nettoyage, l’emballage, le remplacement des poules épuisées, les déchets et les émissions de gaz.

L’alimentation et le remplacement des poules pondeuses

L’impact le plus important sur l’environnement provient de la manière dont sont nourries les poules dans ces élevages : une nourriture à base de soja et d’huile de palme. Importés, bien entendu et dont la production entraîne des déforestations, des changements d’affectation des terres fortement émetteurs en gaz à effet de serre, mais aussi de la pollution des sols et de l’eau par les produits (pesticides et autres) utilisés.

Autre problème : le remplacement rapide des poules pondeuses épuisées par le rythme de ponte. Selon Camille Dorioz, de France Nature Environnement (FNE), « On leur demande de produire à peu près 300 œufs en un an, sur une surface équivalente à une feuille A4 et au bout d’un an, on les remplace. Si on était capables de garder les poules pendant un à trois ans pour produire des œufs, on n’aurait beaucoup moins de problèmes de renouvellement et donc pas la création d’un besoin et une consommation d’énergie pour renouveler les poules. » La production de poussins en couveuse à un rythme intensif consomme elle aussi beaucoup d’énergie.

2,66 kg de CO2 pour une douzaine d’œufs en batterie

En revanche, l’utilisation d’eau et de produits chimiques pour le nettoyage influent peu l’impact environnemental. La douzaine d’œufs produits en batterie a une empreinte carbone de 2,66 kg équivalent CO2, soit à peu près comme le lait ou le poulet et bien moins que le bœuf.

Selon les auteurs de l’étude, les actions d’amélioration devraient porter en priorité sur la formulation des aliments pour les poules. Cependant, pour FNE, là où le bœuf mange de l’herbe et du fourrage, en quoi il n’entre pas en compétition avec l’alimentation humaine, les poules pondeuses mangent des céréales qui peuvent tout aussi bien nourrir l’homme.

Rappelons toutefois que les poules, élevées de préférence en plein air, peuvent se nourrir de toutes sortes de déchets issus de l’alimentation humaine et participer ainsi à la réduction de nos poubelles.

Sources : Science Direct, France Info

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