Depuis le 1er janvier, certains appareils bénéficient d’une nouvelle étiquette comprenant une note sur 10 et un logo de couleur, qui correspond à leur indice de réparabilité. Désormais, les consommateurs vont pouvoir choisir leur appareil en sachant s’ils pourront le faire réparer ou le réparer aisément ou non. Cet indice concerne actuellement 5 catégories de produits électriques ou électroniques, mais devrait à terme les concerner tous et doit être affiché en magasin.

5 catégories d’appareils
En 2020 en France seulement 40% des appareils électriques et électroniques en panne ont été réparés. Coût de la réparation ou des pièces détachées, difficulté pour les trouver ou pour accéder à la pièce à changer, autant d’obstacles qui poussent les consommateurs à mettre au rebus des appareils qui pourraient encore fonctionner plutôt que de les réparer. Afin de réduire les déchets et de lutter contre l’obsolescence programmée, le gouvernement a pour ambition de passer cette proportion à 60% d’ici cinq ans grâce à la mise en place d’un indice de réparabilité à afficher en magasin.
Téléviseurs, ordinateurs portables, smartphones, lave-linge (hublot) et tondeuses à gazon (en 3 variations : la tondeuse filaire, celle à batterie et le robot-tondeuse) sont les premières catégories d’appareils électriques ou électroniques concernées par cette mesure. Ils afficheront désormais une étiquette portant une note sur 10, et un logo, décliné en 5 couleurs. Il va du vert au rouge vif en passant par le jaune et le orange.
5 critères pour l’indice de réparabilité…
Cet indice de réparabilité repose sur cinq critères : la disponibilité de la documentation, la démontabilité (accès et outils), la disponibilité des pièces détachées, le prix des pièces détachées et un critère spécifique à la catégorie d’équipements concernée. Pour le 1er critère, le commerçant doit s’engager à mettre à disposition, soit du réparateur, soit du consommateur une documentation (notice, vue éclatée, schéma, etc.). Cela lui permettra d’acquérir un certain nombre de points (20 % de la note, comme chacun des 5 critères).
Le second concerne l’accessibilité et le démontage de l’appareil. Il se décompose en 3 sous-critères. L’un concerne les étapes de démontage des principaux organes de l’appareil : plus il y a d’étapes, moins la note sera bonne. Le deuxième sous-critère correspond aux outils spécifiques. Une liste d’outils communs que tout le monde possède a été déterminée (tournevis standards, clés, pinces, etc.), un appareil nécessitant un outil spécial sera moins bien noté. Le troisième sous-critère concerne les fixations : sont-elles amovibles ou non ? Une soudure par exemple entraînera une perte de points.
Le troisième critère de l’indice de réparabilité renseigne sur les pièces détachées et leur disponibilité : elles doivent être mises à disposition de l’utilisateur final (le consommateur) et livrables rapidement pour obtenir le maximum de points. Le quatrième critère concerne le prix des pièces détachées : selon l’Ademe, si le prix de la réparation dépasse 30 % de la valeur d’achat de l’appareil, le consommateur ne va pas faire réparer.
…dont un en fonction de la catégorie
Le critère 5 est un peu particulier car il va s’adapter en fonction de chaque typologie d’appareil. Les autres critères étant plutôt génériques, il était important d’avoir un critère qui reflète les spécificités de chaque typologie d’appareil. Cela peut comprendre le type d’aide proposée par le fabricant dans la réparation (hotline, chatbot), un critère d’usage pour le lave-linge dans l’optique d’une revente en occasion ou encore la possibilité de reprogrammer une carte électronique ou un système d’exploitation sur un téléphone, etc.
L’apparition de ces étiquettes d’indice de réparabilité devrait s’échelonner sur plusieurs mois. Elles ne seront peut-être pas tout de suite disponibles en magasin. Mais l’indice de réparabilité devrait rapidement s’étendre à d’autres types d’appareils, dans un but de lutte contre l’obsolescence programmée. Par ailleurs, afin d’inciter les fabricants à penser à la durabilité du produit, la Ministère de la Transition Ecologique prévoit d’ajouter dès 2024 un indice de durabilité avec de nouveaux critères, comme la robustesse d’un produit ou sa fiabilité. Il viendrait alors compléter cette étiquette.