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Linky a fait les efforts nécessaires pour répondre aux attentes des fournisseurs en matière de MDE

Dominique Maillard EDF RTEInvité par la Direction de la Communication d’EDF RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, nous avons assisté à la conférence « Smart Grids, une révolution industrielle » qui s’est tenue vendredi 14 octobre au pavillon Gabriel à Paris. Elle était organisée sous l’égide du « Premier Cercle », en association avec The Wall Street Journal, avec le soutien de RTE et europenergies.

La conférence, organisée autour d’un petit-déjeuner, était ouverte par Dominique Maillard, le président du directoire de RTE. Il a voulu, en introduction, poser le sujet en l’élargissant bien au delà des compteurs intelligents. Il a placé les smart grids comme le mariage des courants faibles et des courants forts et l’interaction entre tous les acteurs du système grâce à la mise à disposition de l’information vers tous, de façon à la mesurer, la traiter, l’analyser et l’utiliser. Dominique Maillard y a ajouté la dimension comportementale et rappelé les initiatives de RTE en Bretagne et PACA avec ecoWatt (cf. les différents articles sur notre blog). Pour le gestionnaire du réseau de transport les smarts grids signifient la nécessité de renforcer des réseaux existants pour permettre l’intégration des ENR, de moyens de stockage, mais aussi la création de réseaux pour les fermes éoliennes off-shore. Ces nouveaux réseaux, vraisemblablement à courant continu, seront, de base, « smarts ». L’heure est aux études et aux expérimentations, à l’échelle internationale, comme Coreso (Coordination of Electricity System Operators). Coreso est la société commune fondée par les gestionnaires des réseaux de transport d’électricité français et belge (RTE et ELIA) qui a pour objet d’abriter le premier centre de coordination technique régional commun à plusieurs GRT de la région du centre-ouest de l’Europe.

Une première table ronde « Les smarts grids : nouveau levier d’optimisation pour les grandes entreprises ? » réunissait ensuite :

  • Nadi Assaf, Délégué Général Adjoint de Gimelec
  • Olivier Baud, Président d’Energy Pool
  • Marc Boillot, Directeur stratégie et grands projets d’ERDF
  • Laurent Chatelin, Directeur d’investissement Fonds Marguerite
  • Emmanuel Rodriguez, Head of Energy chez ArcelorMittal

On retiendra de cet échange, trois points.

  • La vision client, apportée par Emmanuel Rodriguez, qui voit dans les smart grids une formidable opportunité de réintégrer un système électrique désintégrée lors de la dérégulation. Il s’agit, pour tous les acteurs ensemble, de repenser le système.
  •  Olivier Baud a présenté EnergyPool et son rôle d’agrégateur de gros consommateurs. Le potentiel maîtrisé par cet acteur est de 1000 MW qu’il peut mobiliser en plus (mise en route des moyens de production) ou en creux (effacement de charges au moment des pointes) en fonction des besoins du RTE.
  • Marc Boillot, après avoir rappelé les grandes caractéristiques du projet Linky (voir nos différents articles sur le sujets) a confirmé son coût de 4,3 Md € avec un business plan équilibré : les gains de productivité (en terme de main-d’œuvre et de pertes techniques) compensant les investissements amortis sur 20 ans.

logo linkyMarc Boillot a dû répondre, en fin de table ronde, à une question de la salle sur l’absence de prise en compte de la maîtrise de l’énergie (MDE) dans le projet. Il a pu ainsi préciser que, certes la partie aval compteur et MDE a été intégré tardivement dans le projet, suite au Grenelle et aux demandes de Jean-Louis Borloo, mais que cela avait conduit à des spécifications évoluées du compteur Linky intégrant les recommandations des fournisseurs d’énergie. Plus de 60 réunions ont été menées sous l’égide de la CRE. 3 grandes fonctions seront déployées.

  • Le compteur Linky intègre, en face avant accessible au client, un emplacement et un connecteur permettant de mettre un module radio renvoyant les informations vers des équipements situés dans le logement du client (afficheur de consommation type Barowatt…) ;
  • Ajout d’un contact sec réel et de 7 virtuels pour permettre le pilotage d’équipements en aval compteur ;
  • Enfin, 10 plages horaires sont à la main des fournisseurs pour bâtir de nouvelles offres incitant par exemple aux déplacements de certains usages.

Une seconde table ronde « Quels modèles de marché européen ? Quel impact sur les business modèles des acteurs et des clients industriels ? » réunissait ensuite :

  • Hubert Lemmens, Chief Officer Grid Services, Elia Group
  • Clothilde Levillain, Directrice du dispatching national, RTE
  • Laurent Schmitt, Vice Président Smart Grid Solutions, Alstom

On retiendra :

  • la réflexion de Laurent Schmitt, issue d’une discussion avec un spécialiste américain, qui voit les smart grids comme l’agrégation de micro-grids…
  • ou bien les éléments amenés par Clothilde Levillain sur « la pointe ». Elle représente 2% de la production sur l’année. Il y a un grand intérêt au renforcement des interconnexions entre réseaux européens car en France la pointe est à 19h, en Allemagne pas vraiment de pointe, en Grande-Bretagne c’est une heure avant nous et en Espagne une heure après.

Pour finir, notons que RTE ouvre sur son site institutionnel un dossier dédié aux smart grids.

Cet article a été écrit par : 

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