« Linky dangereux pour la santé ? Ce n’est pas démontré » titre le troisième article d’une enquête en 5 volets du journal Reporterre, « le quotidien de l’écologie ». Le site d’actualité ne peut être taxé de sympathie particulière envers le compteur communicant, car l’enquête a pour titre Linky n’est pas un ami, mais se fonde sur les études réalisées jusqu’à présent pour démontrer qu’aucune preuve n’a été apportée jusqu’à présent de tous les maux dont on l’accuse.
Linky et les prétendus « risques » pour la santé
Responsable selon certains d’acouphènes, voire de maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, Linky est accusé de bien des maux, en raison entre autres des ondes émises par les CPL (courants porteurs en ligne). « Concernant le Linky, la question de la santé n’est pas justifiée dans la mesure où l’appareil ne communique pas sans fil. Les niveaux d’exposition relevés ne sont pas source de crainte« , explique à Reporterre Anne Perrin, docteur en biologie et spécialiste en biophysique dans le domaine des risques électromagnétiques.
Le signal émis à travers le courant électrique est soupçonné de diffuser des ondes électromagnétiques dangereuses pour la santé. Selon les associations anti-Linky Next-up et Robin des toits, les câbles ne seraient pas aux normes pour empêcher les émissions d’ondes.
Aucune preuve avancée
Mais les affirmations de ces militants n’ont jamais été prouvées depuis le lancement du compteur communicant : « Si les ondes des radiofréquences ont été classées « potentiellement cancérogènes pour l’homme » par l’OMS, celles produites par le compteur communicant ont, elles, un taux d’émission qui respecte les normes en vigueur » explique le site en rappelant les conclusions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), confirmées par celles de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) : « L’exposition spécifique liée à l’usage du CPL apparaît très faible et les transmissions sont brèves : moins d’une minute chaque nuit pour la collecte des informations de consommation et des impulsions périodiques de surveillance du réseau, d’une durée de l’ordre d’un dixième de seconde« . Deux rapports arrivés trop tard après le début du déploiement pour faire taire les opposants.
La comparaison régulière entre les ondes émises par les téléphones portables ou des boîtiers wifi n’est pas pertinente selon les experts. « Le wifi et les téléphones mobiles fonctionnent grâce aux hautes fréquences, alors qu’un compteur Linky utilise les basses fréquences. Les valeurs limites ne sont pas les mêmes, ce n’est même pas comparable« , explique une experte du cabinet Veritas, chargée de mesurer les ondes du compteur avant son déploiement.
Restent les personnes qui se disent électrosensibles et touchées par les rayonnements électromagnétiques de Linky. Selon un expert électronicien et diagnostiqueur en pollution électromagnétique, Laurent Le Guyader, leur problème vient le plus souvent d’un autre appareil : « Une personne électro-hypersensible se trouvant à moins de 10 cm d’un conducteur parcouru par du CPL de Linky pourrait éventuellement y être sensible, mais dans ce cas, la simple présence du 50 Hz, même sans CPL, constituera une exposition bien plus forte et permanente. »
Une « grosse désinformation »
D’autres personnes ont aussi parlé d’incendies liés à Linky, mais Laurent Le Guyader,, qui a expertisé ces compteurs, tempère leur point de vue : « Déjà, il n’y en a pas eu tant que ça. Il y a eu des départs de fumée, oui, mais ces appareils sont dotés de retardateurs de flammes qui étouffent le feu. On peut parler de fumée sans feu. »
Selon Anne Perrin, les inquiétudes concernant Linky viennent d’abord d’une « grosse désinformation » : « une désinformation et un manque de recherche d’information de la part de journalistes qui relaient des informations sans chercher à démêler le vrai du faux. On ne peut pas écrire n’importe quoi sur le sujet alors qu’il est connu que les informations alarmistes sur les effets de ondes contribuent à rendre malades certaines personnes« .
Ce troisième volet de l’enquête a suscité « de nombreuses réponses, souvent vives« . parmi les lecteurs du site, si bien que Reporterre a jugé utile de rassembler les remarques et de chercher à y répondre, en expliquant s’être concentré sur les preuves scientifiques.
Source : Reporterre