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Linky : l’UFC-Que Choisir saisit le Conseil d’Etat. EcoCO2 monte le projet TBH Alliance.

Alors que les pouvoirs publics ont décidé la généralisation des compteurs Linky, certaines questions demeurent encore sans réponse, telle la propriété des compteurs : les négociations entre ERDF et la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies) sont actuellement interrompues. D’autre part, ce compteur, très avantageux pour les opérateurs, l’est moins pour le consommateur, malgré la « campagne de désinformation » d’ERDF. L’UFC-Que Choisir a donc décidé de passer à l’acte en saisissant le Conseil d’Etat afin qu’il annule cette généralisation. L’organisation revient à ce qu’elle estime « le vrai problème » : la non-conformité de ce compteur aux exigences des directives européennes.

Compteur Linky

Les organisations de consommateurs jugent généralement que ces compteurs en l’état n’apportent aucun avantage au consommateur et se montrent donc très réticentes. Sans système d’affichage accessible, pas de maîtrise de l’énergie possible : les expérimentations menées en Touraine et à Lyon avec un simple remplacement de l’ancien compteur par Linky laissent penser que la quasi-totalité des consommateurs n’ont rien modifié à leurs pratiques, et donc que leur consommation n’a pas changé. Rappelons qu’au sein de l’Alliance TBH, Eco CO2, persuadé de l’intérêt de systèmes d’affichage accessibles dans la maitrise de l’énergie, cherche à mener une large étude sur la population française permettant de mesurer les économies réalisées grâce aux différents systèmes d’affichage.

L’UFC-Que Choisir souligne effectivement que « en l’état, le compteur Linky ne répond pas aux exigences normatives européennes et nationales, et, en conséquence, n’est pas au service des consommateurs pour une meilleure maîtrise de leur consommation énergétique et de leur budget. » Nous avons relevé le fait plusieurs fois dans ces pages : le plus souvent placé à l’extérieur du logement (limite de propriété ou parties communes d’un immeuble difficilement accessibles), il ne permet pas plus au consommateur de contrôler sa consommation que les compteurs électromécaniques ou électroniques dont nous sommes actuellement équipés.

L’association estime que, face aux exigences claires des directives énergie, l’arrêté de généralisation « souffre encore et toujours de trois carences » :

  • L’absence d’évaluation probante préalable à la généralisation. En effet, les objectifs assignés aux expérimentations de Touraine et de Lyon n’ont pas été atteints : planning de poses non tenu, défaillance technique, et notamment dans la transmission des données, et maitrise de la demande d’énergie non évaluée.
  • L’affichage déporté, le grand oublié. Contrairement aux exigences européennes, aucun système d’information en temps réel n’a été prévu alors que l’on sait que « pour maîtriser sa consommation d’électricité, il est indispensable de disposer, dans l’espace de vie, d’informations en temps réel sur sa consommation ainsi qu’un bilan de sa consommation, c’est ce que l’on appelle l’affichage déporté. »
  • La privatisation de l’accès aux données essentielles de consommation. « En vertu de la loi, les données de comptage relèvent d’une mission de service public incombant à ERDF« , or l’arrêté en délègue la gestion aux fournisseurs.

L’UFC-Que Choisir rappelle d’autre part que, malgré l’engagement gouvernemental de gratuité pour les consommateurs, le décret prévoit de financer Linky via le Turpe (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) : or le coût de l’installation de Linky est particulièrement élevé (« entre 120 euros et 240 euros par compteur, voire selon les récents chiffres d’EDF, de 200 à 300 euros« ), si l’on compare avec les exemples étrangers (en Italie, 80 € financés par le fournisseur).

« Bref, ces compteurs sont bel et bien conçus essentiellement dans l’intérêt exclusif du gestionnaire de réseau et des fournisseurs d’énergie, et bien peu dans celui des consommateurs, en dépit des promesses« , souligne l’association de consommateurs, affirmant qu’ERDF mène une véritable « campagne de désinformation » : maitrise de la consommation, facturation sur consommation réelle, etc. Elle se propose d’ailleurs de rétablir la vérité sur le compteur Linky, grâce à une fiche de décryptage sur les dix « on-dit », accessible à tous les consommateurs.

Source : UFC-Que Choisir

 

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