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L’OCDE alerte sur « les coûts de l’inaction sur l’environnement »

OCDEDans un rapport publié dernièrement et intitulé Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2050 – Les conséquences de l’inaction, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) dresse un bilan très pessimiste de ce qui nous attend à l’horizon 2050, si les états restent dans l’inaction actuelle pour l’environnement. Tout en reconnaissant que l’assainissement des finances publiques et la lutte contre le chômage constituent des défis immédiats, l’OCDE rappelle que « les pays ne doivent pas négliger les problèmes à plus long terme » et que « des mesures s’imposent en effet maintenant pour empêcher des atteintes irréversibles à l’environnement. »

Ainsi, le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría souligne :

Des sources de croissance plus vertes peuvent aider les gouvernements à faire face aujourd’hui à ces problèmes pressants. Pour répondre aux besoins des plus de 9 milliards d’habitants de la planète à l’horizon 2050, il sera crucial de rendre l’agriculture, l’approvisionnement en eau, la production d’énergie et les activités manufacturières plus respectueux de l’environnement.

Ce rapport présente les dernières projections concernant les évolutions socio-économiques et leurs conséquences dans quatre domaines : le changement climatique, la biodiversité, l’eau et les effets de la pollution de l’environnement sur la santé. « Les coûts de l’inaction, économiques mais aussi humains, pourraient être énormes » affirme l’OCDE, et recommande des décisions rapides des pouvoirs publics.

Un scenario-catastrophe

Si rien n’est fait d’ici là, la demande mondiale d’énergie augmentera de 80 %, en grande partie du fait des économies émergentes, et sera couverte à 85 % par les énergies fossiles, accroissant de 50 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre. La pollution de l’air urbain devrait devenir la première cause environnementale de mortalité dans le monde, devant l’eau insalubre et le manque d’assainissement : les décès prématurés dus aux problèmes respiratoires pourraient doubler, la Chine et l’Inde étant de loin les plus touchés, mais les pays de l’OCDE ne seraient pas épargnés. La biodiversité terrestre devrait diminuer de 10 %, la superficie des forêts de 13 %. Les cours d’eau et les lacs qui ont déjà vu disparaitre un tiers de leur biodiversité subiront de nouvelles pertes.

La demande mondiale d’eau augmentera d’environ 55 % en raison de la demande en forte hausse du secteur manufacturier (+400 %), des centrales électriques thermiques (+140 %) et des ménages, qui mettra en péril l’approvisionnement en eau à usage agricole. M. Gurría commente ainsi ce scenario :

Nous avons déjà assisté à l’effondrement de certaines pêcheries pour cause de surexploitation, avec à la clé de lourdes conséquences pour les communautés côtières, et les pénuries d’eau menacent directement l’agriculture. Ces formidables défis environnementaux ne peuvent pas être traités isolément. Il faut les gérer en liaison avec d’autres grands enjeux planétaires comme la sécurité alimentaire et énergétique et la lutte contre la pauvreté.

Des solutions encore possibles

Cependant des politiques bien conçues pour faire face à certains problèmes d’environnement peuvent apporter des réponses à d’autres défis environnementaux et favoriser croissance et développement. Ainsi la lutte contre la pollution atmosphérique peut à la fois réduire les émissions de gaz à effet de serre et alléger le poids des affections chroniques ; les politiques climatiques concourent à la biodiversité, en réduisant aussi les émissions liées au déboisement.

Le rapport préconise donc un éventail de solutions : « instaurer des écotaxes et des systèmes d’échange de quotas d’émission pour faire en sorte que polluer coûte plus cher que respecter l’environnement ; évaluer et tarifer les actifs naturels et les services éco-systémiques comme l’air pur, l’eau potable et la biodiversité sur la base de leur vraie valeur ; supprimer les subventions dommageables pour l’environnement aux énergies fossiles ou aux réseaux d’irrigation qui gaspillent l’eau ; et encourager l’éco-innovation en rendant les modes de production et de consommation polluants plus coûteux tout en apportant un soutien public à la R-D fondamentale. »

Il rappelle aussi que certains pays ont déjà adopté des politiques de croissance verte, mais que tous, pouvoirs publics, entreprises et consommateurs, ont leur rôle à jouer.

Source : OCDE

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