A l’occasion de la 19ème session de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, qui a lieu à Varsovie, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) diffuse une déclaration provisoire, qui prend en compte les températures de janvier à septembre et les données sur les cyclones tropicaux jusqu’en octobre. Elle révèle déjà que l’année 2013 est en passe de devenir l’une des dix années les plus chaudes depuis le début des relevés des temps modernes, en 1850. Les neuf premiers mois de l’année se caractérisent en effet par une température moyenne à la surface de la terre et des océans supérieure de 0,48°C à la normale sur la période 1961-1990.
Cette déclaration provisoire sur l’état du climat mondial en 2013 donne un aperçu des températures régionales et nationales, les détails sur les précipitations, les crues, les inondations, les sécheresses, les cyclones tropicaux, la couverture de glace et le niveau de la mer. En 2013, c’est en Australie que l’on a enregistré la chaleur la plus extrême, alors que les records annuels touchaient particulièrement les Etats-Unis, l’année dernière.
Secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale, une institution spécialisée des Nations-unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau, Michel Jarraud a déclaré :
A ce jour, les températures de cette année sont à peu près les mêmes que la moyenne pour la décennie 2001-2010, la plus chaude à ce jour. Tous les records de chaleur ont été battus depuis 1998 et la tendance sous-jacente à long terme se poursuit cette année. Actuellement, les années les plus froides sont plus chaudes que les années les plus chaudes avant 1998. (…) La teneur mondiale de l’atmosphère en dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre a atteint de nouveaux sommets en 2012 et nous nous attendons à ce qu’elle atteigne des niveaux sans précédent à nouveau en 2013. Cela signifie que nous sommes voués à un avenir plus chaud.
Les températures de surface ne représentent qu’une partie du contexte général de l’évolution du climat. Leurs incidences sur le cycle de l’eau sont déjà manifestes, comme en témoignent les sécheresses, les crues et les précipitations extrêmes.
Les Philippines souffrent des ravages provoqués par le typhon Haiyan (Yolanda), le cyclone tropical le plus puissant à avoir atteint le pays et l’un des plus intenses jamais enregistrés. Ce pays s’efforce toujours de se remettre des effets du typhon Bopha (Pablo), qui l’a touché il y a un an. Même si l’on ne peut pas attribuer directement les cyclones tropicaux au changement climatique, l’élévation du niveau de la mer rend déjà les populations côtières plus vulnérables aux ondes de tempête, ce qui a eu des conséquences tragiques dans le cas des Philippines.
La déclaration provisoire confirme par ailleurs que le niveau moyen des mers a atteint un nouveau record : il s »est élevé à un rythme moyen de 3,2 millimètres par an (3 mm/an pour la décennie 2001-2010, déjà le double de la moyenne enregistrée au XXème siècle : 1,6 mm/an), et, précise M. Jarraud, « le niveau de la mer va continuer de s’élever en raison de la fonte des calottes glaciaires et des glaciers. Plus de 90 % de la chaleur supplémentaire issue des gaz à effet de serre est absorbée par les océans, qui vont continuer de se réchauffer et de se dilater pendant des centaines d’années. »
Si l’Europe a échappé cette année à des températures extrêmes, il n’en va pas de même pour les précipitations : en Allemagne, en Autriche, en Pologne, en République tchèque et en Suisse, des précipitations extrêmes ont provoqué, fin mai et début juin, les inondations les plus importantes et les plus étendues observées depuis au moins 1950 dans les bassins versants du Danube et de l’Elbe.
Source : OMM