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Manger des insectes : les freins de la loi européenne

manger des insectesSi l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) voit dans les insectes un moyen de résoudre la faim dans le monde en raison de leur teneur en protéines, les Européens regardent d’un œil méfiant leur introduction dans les assiettes et, au-delà des préjugés culturels, se retranchent derrière la loi, peu favorable à cette consommation.

Actuellement, près de 2 milliards de personnes sur terre mangent des insectes en Asie, en Amérique Latine et en Afrique. En Europe, cette consommation se heurte d’abord à des blocages culturels. Pourtant leurs qualités sont reconnues. Nutritionnelles  déjà : riches en protéines, en vitamines et en acides aminés, ils peuvent satisfaire les besoins de l’alimentation humaine. Economiques et écologiques aussi : économe en eau à l’élevage et peu polluante, leur production émet moins de gaz à effet de serre que l’élevage traditionnel. Elle peut de plus utiliser les déchets organiques. Les insectes peuvent donc arriver dans notre assiette soit en consommation directe, soit indirectement dans des aliments reconstitués (farines par exemple), soit encore devenir source de protéines dans l’alimentation animale.

De timides initiatives apparaissent ici ou là pour inciter les gens à manger des insectes et elles se multiplient : ici une petite entreprise les transforme en biscuits d’apéritif par exemple, là une autre cuisine et commercialise une gamme de produits à base d’insectes et propose même des recettes pour utiliser sauterelles, vers de farine, fourmis ou autres termites. Mais elles ont encore peu de clients.

Mais plus que les blocages culturels, c’est la loi qui freine en Europe la consommation d’insectes. Si celle-ci n’est pas sanctionnée bien sûr, il n’en va pas de même pour leur mise en vente pour la consommation humaine, interdite en France notamment. Le pays suit d’ailleurs en cela un règlement européen de 1997 qui soumet tout nouvel aliment à autorisation communautaire. Et ce règlement définit comme « nouvel aliment » toute denrée alimentaire « dont la consommation humaine est restée négligeable dans le territoire de l’Union européenne. Il doit alors faire l’objet d’une procédure d’évaluation pour démontrer, d’une part que ce nouvel aliment ne présente aucun danger pour le consommateur, d’autre part qu’il ne l’induit pas en erreur, et enfin, qu’il ne crée aucun inconvénient nutritionnel pour le consommateur, c’est-à-dire ne présente pas une grande différence nutritionnelle avec le produit qu’il est censé remplacer » rappelle un article de Reporterre.

Aujourd’hui aucune autorisation de commercialisation des insectes n’a été donnée en Europe, même si certains pays ont adopté, à l’échelle nationale, une approche plus souple. Le règlement européen a été revu fin 2015, pour une entrée en vigueur en 2018, mais la nouvelle version conserve l’idée que les insectes entiers et les préparations à base d’insectes sont de nouveaux aliments et ne peuvent être mis sur le marché sans autorisation européenne préalable.

Source : Reporterre

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