La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié son rapport sur le fonctionnement des marchés de gros français de l’énergie en 2013-2014 : elle surveille depuis fin 2006 les transactions effectuées par les acteurs actifs sur les marchés de gros français de l’électricité et du gaz et, depuis fin 2010, les transactions sur les quotas de CO2 effectuées par ces acteurs. Le rapport présente également l’évolution de ces marchés en 2013 et au premier semestre 2014.
Sur le marché de gros français, le prix de l’électricité a continué à baisser : il s’est établi à court terme en moyenne à 43,2 €/MWh en 2013 et à 34,6 €/MWh au premier semestre 2014, dans un contexte de températures particulièrement douces. Le prix à terme évolue quant à lui à un niveau proche de l’Arenh (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique, 42 €/MWh). La CRE explique cette baisse par deux raisons essentielles : le développement des énergies renouvelables et le faible niveau des cours du charbon. La production issue des énergies renouvelables continue à augmenter, au point de dépasser la production thermique fossile
lors du premier semestre 2014 en France.
Le prix spot du quota européen de CO2 est passé, de 2012 à 2013, de 7,34 €/MWh à 4,46 €/MWh, en raison des surplus de quota en circulation. La Commission Européenne a proposé des mesures (principalement le « backloading » – report de la mise en enchères de 900 M de quotas d’émission -, et la réserve de stabilité de marché pour endiguer cette accumulation), et sous l’effet de ces annonces, les prix sont remontés à 5,57 €/MWh au premier semestre 2014.
Le marché français du gaz, marqué par des tensions particulièrement importantes dans les régions du Sud, a connu des écarts de prix entre les places de marché Nord et Sud de la France, atteignant en décembre 2013 un niveau record à 16,8 €/MWh. L’hiver 2012/2013, relativement froid, a conduit à de très faibles niveaux de stockage partout en Europe. Au premier semestre 2014, les prix spot ont fortement baissé, dans le contexte d’un hiver doux, tandis que les prix à terme se maintenaient en raison des tensions en Ukraine. « Le spectre de la crise russe de janvier 2009 reste dans les esprits et contribue à maintenir les prix du gaz
à un niveau relativement élevé pour l’hiver 2014/2015 alors même que les prix à court terme ont fortement baissé » précise la CRE.
Ce septième rapport de surveillance de la CRE contient également des éléments d’information quant à la mise en œuvre du règlement REMIT (règlement européen sur l’intégrité et la transparence du marché de l’énergie) au niveau européen.
Source : CRE