D’ici 2021, 1 000 kilomètres de routes solaires devraient faire leur apparition sur le réseau français : cette mesure a été annoncée le 20 janvier par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, lors de ses vœux aux autorités responsables de transport, confirmant ainsi les engagements pris dans le cadre de la COP21.
Un appel d’offres a déjà été lancé pour la création de ces mille kilomètres de routes solaires et les premiers tronçons seront testés dès le printemps. Cette route solaire n’a rien d’une utopie, puisqu’en octobre dernier Colas, spécialiste des travaux publics et filiale de Bouygues, présentait le concept Wattway, dont 1 kilomètre permettrait d’éclairer une petite ville de 5 000 habitants. Ainsi, expliquait Hervé Le Bouc, PDG de Colas, à cette occasion : « cinq ans de R&D ont été nécessaires, en collaboration avec le CEA-Ines, pour obtenir des panneaux au rendement proche des panneaux traditionnels. »
Le principe est simple ; profiter de la surface des routes du réseau français pour y installer des panneaux photovoltaïques et produire de l’énergie, sans concurrence avec les terres agricoles et sans impact supplémentaire sur l’environnement. Le réaliser est cependant une autre histoire : les dispositifs doivent résister à un trafic intense et ne pas être trop lisses, afin d’assurer une bonne adhérence des véhicules. La société Colas a déjà testé avec succès sa technologie, grâce à la création d’une « chaussée-martyr » recouverte de ces dalles de 7 mm d’épaisseur : elles ont subi des tests de résistance au passage répété d’automobiles et de poids lourds, à des vitesses de plus en plus importantes, ainsi qu’à de puissants coups de freins, le tout avec des résultats concluants. Philippe Raffin, directeur Technique et R&D de Colas, pour les activités Routes, Bâtiments, Génie civil et Spécialités, précise : « WattWay, c’est un mariage réputé impossible, entre des cellules photovoltaïques en verre fin, fragiles, et une chaussée très sollicitée par des véhicules, dont des poids lourds de 40 ou 45 tonnes, induisant des efforts et des effets thermiques importants. »
Ces dalles de 1,70 m sur 0,70 m se collent sur l’asphalte ou le béton à l’aide d’une résine et sont désolidarisables, ce qui permet de les remplacer une à une. Elles « intègrent également l’architecture électrique, la sécurité, la connectique, en sous-face » et se mettent hors circuit en cas de problème ou d’incident technique. Leur durée de vie est estimée entre 15 et 20 ans.
Sources : France-Info, Batiactu