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Mobilité : Le numérique réduit-il nos déplacements ?

Il ne faut pas croire que le numérique réduise nos déplacements, comme le montre l’exemple de nos voisins anglais. Ceux-ci ont développé plus tôt que nous des mutations vers une nouvelle mobilité en parallèle du développement du numérique. Le Forum Vies Mobiles, think tank de la mobilité, a analysé l’enquête annuelle sur les déplacements de la Grande-Bretagne pour mieux comprendre l’impact des pratiques numériques sur la mobilité quotidienne et l’évolution possible des déplacements en France.

mobilité : numérique et déplacements

Vers plus de sobriété en matière de déplacements ?

Dans un contexte de crise sanitaire, le télétravail, les courses en ligne et autres appels aux services proposés par internet, se sont développés à grande vitesse en France. Certains ont alors nourri l’espoir d’une transformation des modes de vie vers plus de sobriété en matière de déplacements. Et si l’installation durable du numérique dans nos vies permettait de réduire les émissions de CO2 liées à notre mobilité ? Or l’analyse de l’enquête réalisée en Grande-Bretagne, qui a pris ce tournant avant nous, montre plutôt que le numérique change certes la nature de nos déplacements, mais ne les réduit pas pour autant.

En 2019, avant la crise sanitaire, un quart des Anglais télétravaillaient déjà, au moins occasionnellement (7 % en France). Et 5 % déclaraient même télétravailler l’essentiel de la semaine (moins d’1 % ici). En 2018, les ménages britanniques étaient également déjà parmi les plus gros acheteurs (83 %) en ligne d’Europe, largement devant les Français (67 %).

L’exemple anglais sur le télétravail

Logiquement, l’enquête montre que les télétravailleurs effectuent moins de déplacements liés à leur travail (-15 %). Mais l’ensemble de leurs activités (comme accompagner les enfants à leurs activités, faire des courses, etc.) les amène à passer plus de temps à se déplacer (+25 %) et à parcourir plus de kilomètres (+50 %) ! Et la plupart de ces trajets (13 en moyenne contre 8 pour ceux qui se rendent à leur travail) se faisant en voiture, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la mobilité grimpent en conséquence (+50 %), par rapport à ceux qui effectuent tous les jours le trajet domicile-travail.

De plus, les télétravailleurs tendent à s’éloigner de leur lieu de travail habituel, contrairement à ceux qui doivent s’y rendre quotidiennement. Mais ils sont aussi plus souvent concernés par des déplacements dans le cadre de leur activité professionnelle, pour rendez-vous, visites de clients, etc. Et ils ont recours à leur voiture encore plus fréquemment (87 % de leurs déplacements vers le travail) que ceux qui s’y rendent quotidiennement (75 %).

Le Forum Vies Mobiles en tire un premier enseignement pour la France, qui confirme d’ailleurs les résultats d’une enquête menée en France : « le travail à distance pose donc des défis en matière de transition écologique et semble devoir être encadré et accompagné, car son développement n’est pas suffisant, voire contre-productif, pour permettre une réduction des déplacements polluants. Ce résultat, qui invite à une réflexion en faveur d’une répartition plus équilibrée des lieux de travail sur le territoire et d’offres de transport décarboné adaptées aux télétravailleurs, est d’autant plus important aujourd’hui que la crise sanitaire transforme nos habitudes de travail et de déplacement ».

Achat en ligne et mobilité

Acheter en ligne ne dispense pas obligatoirement plus de se déplacer. Ainsi, les achats alimentaires commandés en ligne gagnent du temps et réduisent les déplacements de près de moitié (-42 %) en Grande-Bretagne. Mais il en va différemment pour les achats non-alimentaires.

Dans ce cas en effet, achats en ligne et déplacements en magasin se cumulent. Les ménages anglais qui achètent en ligne sont aussi ceux qui se déplacent le plus dans les magasins et y passent le plus de temps (+10 % en temps comme en kilomètres).

Le Forum Vies Mobiles tire de là un deuxième enseignement pour la France : « Loin de se substituer aux visites en magasin, le recours au commerce en ligne va en réalité de pair avec des pratiques de consommation plus fréquentes. En revanche, les courses alimentaires en ligne dessinent une piste pour limiter les émissions de CO2, car elles permettent de diminuer les déplacements des consommateurs. Aujourd’hui, il n’est toutefois pas certain que les livraisons à domicile soient moins émettrices que les déplacements évités, mais, dans une perspective de transition, les livraisons sont plus faciles à optimiser et à décarboner que les pratiques individuelles ».

Source : Forum Vies Mobiles

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