L’ADEME présente les résultats de la campagne nationale de caractérisation des déchets ménagers et assimilés (dite MODECOM – MODE de Caractérisation des Ordures Ménagères). Réalisée au niveau de la métropole en 2017, cette troisième édition contribue au bilan de la dernière décennie en matière de politique des déchets. Elle permet de suivre l’impact des politiques mises en œuvre et de les adapter le cas échéant.

Les cinq objectifs de MODECOM 2017
Cette campagne montre que la production de déchets ménagers et assimilés par habitant diminue de 2%, et celle d’ordures ménagères résiduelles (OMR, collectées séparément ou en déchetterie) diminue de 20%. A l’inverse, les quantités collectées en déchèteries augmentent de 20%. Mais la campagne révèle aussi une « explosion » des quantités de textiles sanitaires dans les OMR depuis 1993 avec une augmentation de plus de 200%. La campagne MODECOM 2017 poursuit 5 grands objectifs :
- Mesurer l’évolution de la composition des DMA (Déchets Ménagers et Assimilés) depuis 2007,
- Déterminer, au niveau national, la part des déchets professionnels pris en charge par le service public de prévention et gestion des déchets,
- Identifier les gisements ciblés par les actions de prévention et investir le champ du gaspillage alimentaire,
- Identifier les potentiels de valorisation des déchets collectés,
- Mobiliser les filières REP au plus juste de la réalité des gisements.
Les ordures ménagères résiduelles en forte baisse
En 10 ans, le ratio DMA/habitant a légèrement diminué (-2 points), tandis que les quantités d’OMR produites par habitant ont baissé de 20 %. Celles collectées en déchetterie ont, elles, augmenté de 20 %. Mais si l’on compare à 1993 (date de la première campagne MODECOM), on enregistre une forte baisse de la production moyenne annuelle d’OMR : de 365 kg en 1993, elles sont passées à 254 kg en 2017, soit une diminution de près d’un tiers (31 %).
« L’explosion » des textiles sanitaires a principalement eu lieu entre les deux premières campagnes. MODECOM souligne cependant que sur la base d’actions de prévention identifiées, le gisement total potentiellement évitable concernerait près de 75 % des OMA (248 kg/hab./an). Et dans ce gisement, le gaspillage alimentaire représente 9 %, soit 30 kg/hab./an.
Mais encore un fort potentiel de valorisation
Un autre indice intéressant réside dans les taux de captage résultant de collectes séparées des OMA. Ainsi, il représente 69 % pour le verre et 64 % pour les journaux, revues et magazines. Mais seulement 54 % pour les cartons ondulés et 32 % pour les cartons plats. Quant aux bouteilles et flacons plastiques, ils se situent entre 47 % (pour les polyoléfines, la plus importante famille des matières plastiques) et 52 % (pour le PET).
Enfin, la campagne MODECOM montre cependant un fort potentiel de progression de valorisation matière. Au total, ce sont plus de 13 millions de tonnes d’OMR qui pourraient être orientées vers la valorisation matière soit près de 80 % du flux d’OMR (dont 38 % de valorisation organique). Dans les déchetteries, la benne « tout-venant » pourrait encore contenir potentiellement 28 % de déchets relevant d’une filière REP (responsabilité élargie du producteur) et 40 % de déchets qui pourraient faire l’objet d’une valorisation matière.
Source : ADEME