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Moins de CO2 en France pour les voitures, mais en ce qui concerne les particules fines…

route des vacancesChaque année, l’ADEME présente un classement des pays européens sur les émissions de CO2 générées par les voitures. Cette année, la France se place en seconde position avec 130 g de CO2 par kilomètre parcouru, ex æquo avec le Danemark, et juste derrière le Portugal (129 g).  La moyenne de l’Europe se situe à 141 g de carbone par kilomètre. On pourrait a priori se réjouir de ce point satisfaisant pour les transports individuels français, mais on doit vite déchanter, car l’ADEME intègre cette année une nouvelle mesure sur les microparticules, l’oxyde d’azote et les hydrocarbures imbrûlés. Et là, la situation de la France n’est pas particulièrement brillante. En cause les 75 % de véhicules diesels circulant en France.

En ce qui concerne les émissions de dioxyde de carbone, pas de doute, le diesel est actuellement encore plus performant que l’essence, mais si l’on ajoute à cette comparaison les autres polluants, les véhicules à essence s’en sortent bien mieux. Cela ne durera peut-être pas puisque tous les moteurs fonctionnant au gasoil devront être équipés dans le futur d’un filtre à particules et de piège à oxyde d’azote (normes Euro 6 mises en application en 2015). Mais si l’on compte l’âge moyen du parc français (8,2 ans), les véhicules aux normes Euro 6 ne seront pas en majorité avant 2024…

Bien sûr les constructeurs ont déjà fait beaucoup de progrès en matière d’émissions de CO2 : 45 g de moins au kilomètre en moyenne en 15 ans, mais ce sont les voitures à essence qui en bénéficient. En 2002, la plus « propre » en émettait 118 g, contre 89 g aujourd’hui. Mais le cas des véhicules diesels se présente tout différemment : en 2002, le plus performant n’émettait que 81 g de CO2 au kilomètre, contre 86 aujourd’hui !

Les véhicules diesels émettent jusqu’à 8 fois plus d’azote que ceux fonctionnant à l’essence, et sont les seuls concernés par les émissions de particules. On les met fortement en avant  en raison de leurs faibles émissions de CO2, en oubliant que l’azote est responsable de maladies respiratoires, et que les particules fines sont mises en cause dans des maladies comme l’asthme, les problèmes cardiovasculaires et le cancer du poumon, responsables de 19 000 décès prématurés par an en Europe, et de la perte de 9,3 mois d’espérance de vie. Même lorsque les constructeurs intègreront systématiquement les filtres à particules, la situation ne s’améliorera que partiellement : ils n’en éliminent que 99 %, en laissant passer 1 % des plus fines – les plus dangereuses.

En tout cas, ce bon classement aux seules émissions de CO2 n’empêche pas la France d’être assignée en justice à Bruxelles depuis le 19 mai pour sa mauvaise qualité de l’air (non-respect d’une directive européenne applicable dès 2005. En cause : justement le dépassement des valeurs limites pour les particules fines (PM10) émises à la fois par les véhicules diesels, l’industrie et le chauffage domestique. Cette  décision concerne au total 16 zones, dont Marseille, la zone côtière urbanisée des Alpes-Maritimes, Paris, Grenoble, Bordeaux et même la Réunion.

Sources : Caradisiac, Le Figaro, Novethic

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