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Nanomatériaux dans l’alimentation : l’Anses recommande la prudence

Nanomatériaux dans l'alimentationDepuis la fin des années 90, un nombre accru de nanomatériaux intègrent notre alimentation pour leurs propriétés spécifiques. Pour améliorer leur identification et mieux évaluer les risques sanitaires pour les consommateurs, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) propose un état des lieux de la présence des nanomatériaux manufacturés et réitère ses recommandations.

Les nanomatériaux et leurs propriétés

Un nanomatériau manufacturé est un matériau de nature organique, inorganique ou composite, produit par l’Homme à des fins applicatives et composé en tout ou partie de particules constitutives présentant au moins une dimension comprise entre 1 et 100 nm (nano-échelle). Les dimensions des particules constitutives peuvent être supérieures à 100 nm si ces dernières présentent une surface spécifique importante ou des propriétés propres à la nano-échelle. Les particules constitutives peuvent se retrouver sous la forme d’agrégats ou d’agglomérats dont les dimensions peuvent être largement supérieures à la nano-échelle.

Apparus il y une trentaine d’années dans l’industrie agroalimentaire, les nanomatériaux manufacturés sont utilisés pour les propriétés spécifiques à la nano-échelle. Un de leurs principaux usages consiste à améliorer l’aspect et l’appétence d’un produit alimentaire (les bonbons par exemple). Il modifie sa structure, sa couleur, etc.

Ils sont aussi utilisés en tant que matériaux de contact des aliments pour leurs fonctions d’amélioration de la sécurité du conditionnement. Par exemple, la fonction antimicrobienne pour le nano-argent. Mais on a également identifié la présence d’ingrédients à vocation nutritive, pouvant se trouver à l’état nanoparticulaire. Par exemple, le carbonate de calcium dans les laits infantiles pour obtenir une teneur suffisante en calcium.

Près de 900 produits alimentaires concernés

La déclaration de ces substances à l’état nanoparticulaire est obligatoire en France sur le registre R.Nano, géré par l’Anses depuis 2013. Mais l’identification et la traçabilité des nanomatériaux dans le domaine de l’alimentation s’avèrent aujourd’hui limitée. L’Anses a référencé 37 nanomatériaux utilisés en tant qu’additifs ou ingrédients alimentaires.

Selon les bases de données de l’alimentation, près de 900 produits alimentaires intègrent au moins un additif ou un ingrédient pour lesquels la présence de nanomatériaux est avérée ou suspectée. Les sous-secteurs alimentaires les plus concernés sont le lait infantile, les confiseries, les céréales de petit-déjeuner, les barres céréalières, les viennoiseries et les desserts surgelés. Ce recensement a toutefois été effectué avant la suspension en France du E171 (dioxyde de titane, colorant soupçonné de provoquer des troubles du système immunitaire et des lésions précancéreuses de l’intestin).

Etudier les risques sanitaires des nanomatériaux

L’agence a donc établi un état des lieux de ces nanomatériaux, mais il faut encore étudier les risques sanitaires que pourraient représenter ces substances pour les consommateurs. Les incertitudes et les risques que représentent ces nanomatériaux dans l’alimentation poussent l’Anses à réitérer ses recommandations. Elle incite notamment à limiter l’exposition des consommateurs en évitant les usages superflus des nanomatériaux dans l’alimentation. Elle conseille de favoriser les produits sûrs, dépourvus de nanomatériaux et équivalents en termes de fonction et d’efficacité.

« L’Anses considère que, du fait de leurs propriétés, l’évaluation du risque sanitaire des substances comprenant des nanomatériaux manufacturés dans l’alimentation doit faire l’objet d’une approche adaptée. Dans ce contexte et suite à la publication par l’EFSA d’un guide relatif à l’évaluation des dossiers portant sur des applications en nanosciences ou nanotechnologies, l’Anses propose une approche permettant d’opter pour l’évaluation du risque la mieux adaptée à la substance manufacturée. Cette approche permet de statuer s’il faut procéder à une évaluation de risques standard ou bien nanospécifique », conclut l’agence.

Source : Anses

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