Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux records en 2017, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Rien n’indique de plus que cette tendance à la hausse ne s’inverse dans les prochaines années. Cette concentration est pourtant le facteur déterminant du changement climatique, de la montée du niveau des océans et de leur acidification, ainsi que de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Des concentrations de gaz à effet de serre toujours en hausse
Selon le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre, en 2017, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint 405,5 parties par million (ppm) à l’échelle de la planète, contre 403,3 en 2016 et 400,1 en 2015. Les concentrations de méthane et de protoxyde d’azote ont également augmenté.
Phénomène encore plus inquiétant : le CFC-11 (trichlorofluorométhane), puissant gaz réduisant la teneur en ozone, a suivi la même courbe, alors que sa production est régie par un accord international afin de protéger la couche d’ozone (Protocole de Montréal). « Depuis 2012, son taux de décroissance a diminué pour atteindre approximativement deux tiers de celui des 10 dernières années. Cette baisse est très probablement due à l’augmentation des émissions associées à la production de CFC-11 dans l’est de l’Asie« , précise l’OMM.
Ainsi depuis 1990, le forçage radiatif, causé par les gaz à effet de serre persistants, qui induit un réchauffement du système climatique, s’est accru de 41 % selon l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA). Le CO2 a participé à hauteur de plus de 80 % à ce forçage radiatif au cours des dix dernières années.
Des émissions nettes de CO2 nulles en 2050 pour 1,5° de réchauffement
« Les données scientifiques sont sans équivoque. Si l’on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, les changements climatiques auront des conséquences irréversibles et toujours plus destructrices pour la vie sur Terre. La période propice à l’action est sur le point de s’achever. La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel« , a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Les rapports de l’OMM s’ajoutent aux éléments scientifiques compilés dans le Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, du GIEC. Celui-ci indique que les émissions nettes de CO2 devront être nulles vers 2050 (c’est à dire que celles libérées dans l’atmosphère doivent être égales à celles qui sont éliminées par les puits naturels et technologiques), si on veut maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°.
« Le CO2 persiste pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans l’océan. Or, nous n’avons pas de baguette magique pour faire disparaître l’ensemble de cet excédent de CO2 atmosphérique. Chaque réchauffement, ne serait-ce que d’une fraction de degré, a des conséquences, et il en va de même pour chaque partie par million de gaz à effet de serre« , a indiqué la Secrétaire générale adjointe de l’OMM, Elena Manaenkova.
Source : OMM