Rendre le numérique plus responsable est une attente forte des Français, exprimée par la Convention Citoyenne pour le climat. Le Ministère de la Transition écologique a publié le 23 février la feuille de route Numérique et Environnement pour donner « le cap vers un numérique au service de la transition écologique ». Elle s’organise autour de trois axes : connaître les impacts, soutenir les bonnes pratiques et innover, et compte 15 mesures.

Connaître les impacts du numérique sur l’environnement
Connaitre pour agir, c’est-à-dire développer la connaissance de l’empreinte environnementale numérique. Ce premier axe contient 3 mesures phares. Il s’agit tout d’abord de la mise en place d’un baromètre environnemental des acteurs du numérique, via l’instauration d’un pouvoir de collecte de données pour l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes).
Cette partie comporte de plus la mise en œuvre par l’ADEME et l’ARCEP d’une mission sur l’évaluation de l’impact environnemental du numérique en France. Sa prospective d’évolution (2030-2050) permettra la formulation de propositions pour le réduire et le maitriser. De plus, le lancement d’une étude globale sur le développement des objets connectés (permis notamment par la 5G) permettra d’envisager une meilleure prise en compte de leurs effets.
Soutenir un numérique plus sobre
La feuille de route numérique et environnement a comme deuxième axe de soutenir un numérique plus sobre. Elle comporte neuf fiches action qui se répartissent en deux thèmes. Réduire l’empreinte environnementale du numérique lié à la conception des fabrication des équipements est le premier. Ecoconception des équipements et des services, soutien d’une filière du réemploi et reconditionnement et prolongation de la durée d’utilisation y figurent.
Le deuxième thème aborde la réduction de l’empreinte environnementale du numérique lié aux usages des équipements et services numériques. Elle comprend l’accompagnement des entreprises vers une transition numérique et la mise en œuvre de l’exemplarité de l’Etat notamment dans ses achats. Mais elle comporte également l’information et la sensibilisation de tous notamment par le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation sur les pratiques numériques moins polluantes.
Certaines de ces mesures, comme la formalisation de codes de bonne conduite avec les acteurs du numérique (fabricants, fournisseurs de contenus, éditeurs de logiciels), pourraient être portées à l’échelle européenne pour devenir opposables.
Innover pour une transition numérique et environnement
Innover est le maître mot de la troisième partie de cette feuille de route numérique et environnement. Elle comprend trois fiches action regroupant la mise des données et de l’innovation numérique au service de l’environnement, ainsi que le soutien à l’écosystème des GreenTech mobilisant le numérique.
Les mesures prévues pour l’innovation comportent par exemple l’extension de l’accompagnement de la Mission French Tech, le renforcement du financement des GreenTech ou encore le lancement d’une mission. Cette dernière « devra identifier les solutions concrètes mobilisant le numérique au service de l’environnement et formuler des propositions pour massifier ces initiatives et outiller les territoires ».