L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) estime que la loi peut contribuer à rendre la réparation de nos divers appareils électroménagers plus attractive en instituant un fonds réparation. Cela permettrait à la fois d’encourager l’usager à réparer plutôt qu’à remplacer un équipement en panne et de responsabiliser les fabricants.
Les freins à la réparation
Actuellement, le réflexe consiste souvent à changer un appareil électrique ou électronique en panne plutôt que de chercher à le faire réparer. Ceci permettrait pourtant d’allonger sa durée de vie. HOP relève ainsi plusieurs freins à la réparation. Le premier réside dans son coût : elle coûte cher, voire autant ou presque qu’un appareil neuf. Les consommateurs renoncent généralement à la réparation lorsqu’elle coûte en moyenne plus de 30 % du neuf.
Autre frein : acheter un produit neuf rassure : on bénéficie d’une nouvelle garantie légale de 2 ans. Alors qu’un réparation n’en bénéficie d’aucune, ou parfois de 3 mois sans plus. Parallèlement pourtant, 63 % des consommateurs affirment qu’un coût moins élevé des réparations pourraient les inciter à faire réparer un appareil en panne.
Un fonds dédié à la réparation
L’association HOP propose donc, avec d’autres parties prenantes, une solution inédite : la création d’un fonds dédié à la réparation. Concrètement, un consommateur faisant appel à un réparateur labellisé par l’Etat pour une réparation hors garantie aurait droit à une réduction significative du total de la facture de réparation. Pour compléter ce montant, le réparateur agréé se tournerait alors vers ce fonds réparation.
Pour la gouvernance de ce fonds réparation, ONG, réparateurs, distributeurs, éco-organismes et institutions pourraient se la partager. Pour l’abondement, il pourrait provenir particulièrement des « metteurs sur le marché » des produits via un système de bonus/malus. Dispositif fondé cette fois sur la réparabilité de leurs appareils.
Différents critères entrent en compte dans la réparabilité : la disponibilité des pièces détachées, les outil s standards, le temps de démontage et de remontage, la notice disponible… Autant de critères qui permettent de reconnaître les « bons élèves » et qui pourraient renseigner en amont l’indice de réparabilité obligatoire. Cette contribution au fonds réparation pourrait les encourager à faire des efforts pour concevoir des biens réparables.
Structurer l’offre de réparation
Selon HOP, ce fonds dédié à la réparation permettrait également de structurer l’offre afin de rationaliser les coûts du secteur. Les devis et diagnostics pourraient alors être réalisés à titre gratuit grâce à l’investissement mutualisé dans des outils d’intelligence collective. Les réparateurs, membres d’un réseau labellisé de confiance, devraient alors respecter certaines conditions et notamment sur les prix.
Les réparateurs engagés pourraient également contribuer à une base de données, en faisant remonter les résultats de leurs réparations via la plateforme Produits Durables. Cette plateforme renforce la transparence en classant les marques en fonction de leur durabilité et veut encourager ainsi les fabricants à s’améliorer.
« Ainsi, le fonds réparation permettrait in fine au consommateur de réparer pour moins cher au sein d’un réseau de professionnels de confiance contrôlés, de structurer un secteur d’activité afin qu’il soit encore davantage compétitif, tout en participant à un mouvement plus large pour la conception de produits plus durables et réparables », conclut l’association.
Source : HOP