La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publie son rapport sur le fonctionnement du marché de détail de l’énergie. Elle souligne le développement de la concurrence, faisant naître des opportunités pour les consommateurs, mais les appelle également à la vigilance sur la labellisation des offres vertes et sur les comparateurs d’offres.
Une concurrence qui se développe
La CRE constate que la concurrence est désormais bien établie sur le secteur professionnel, particulièrement pour le gaz, mais aussi pour l’électricité. Sauf dans les petits sites professionnels, toujours clients des opérateurs historiques, et où 66 % disposent encore d’une offre aux tarifs réglementés en électricité. L’extinction de ceux-ci au 31 décembre 2020 devrait néanmoins renforcer la concurrence.
Sur le segment résidentiel en revanche, les offres de marché se développent fortement. Les consommateurs n’hésitent plus à changer de fournisseurs, particulièrement lorsqu’ils emménagent dans un nouveau logement. Mais pour l’électricité, les tarifs réglementés, et donc le fournisseur historique, restent toujours dominants. Toutes offres confondues, la part de marché des fournisseurs historiques demeure élevée : 74 % pour l’électricité, 67 % pour le gaz naturel.
Des offres vertes, plus ou moins intéressantes
Le fort développement des offres vertes montre l’appétence des consommateurs, résidentiels et professionnels, pour les énergies renouvelables. Ces offres vertes constituent par ailleurs un des principaux vecteurs du développement de la concurrence. Mais il faudrait apporter des améliorations au dispositif des offres vertes, afin de renforcer la transparence pour les consommateurs.
Le système des garanties d’origine est aujourd’hui le seul mécanisme effectif de traçabilité des énergies vertes dans le marché intérieur européen de l’électricité. Il fonctionne bien mais, de par sa conception, s’applique aux installations existantes, notamment hydrauliques. Sans intérêt donc pour le développement de nouvelles installations.
Rares sont les offres qui offrent véritablement une électricité verte, s’appuyant sur la production locale (Enercoop par exemple). La CRE ne s’opposerait pas à une labellisation qui viendrait compléter le cadre existant. Elle distinguerait les offres vertes permettant d’atteindre de nouveaux objectifs, complémentaires aux certificats d’origine, notamment développement de nouvelles installations de production renouvelable.
Dans sa proposition de labellisation, l’ADEME adjoint la notion d’« achat conjoint » direct auprès des producteurs de l’énergie et des garanties d’origine (GO), mais il n’est pas suffisant selon la CRE. Il risque au contraire d’entretenir la confusion des consommateurs. Cette proposition de label est donc jugée incomplète.
Les comparateurs d’offres : à surveiller
Parallèlement, l’essor des comparateurs d’offres privés se révèle notable. Le déploiement des compteurs intelligents (en voie d’achèvement) s’accompagne d’offres innovantes et variées avec de multiples services et produits. La CRE accueille favorablement le développement de ces acteurs, qui permettent un tri et apportent un réel service aux consommateurs.
Mais les comparateurs, pour constituer une opportunité pour la dynamique concurrentielle du marché de masse, doivent offrir une information transparente, claire et objective. Or certains comparateurs sont rémunérés par les fournisseurs. C’est pourquoi la CRE intègrera désormais une veille systématique des pratiques des comparateurs dans le cadre de ses missions de surveillance.
Source : CRE